Fidji: le chef de l’opposition Sitiveni «Rambo» Rabuka nouveau Premier ministre
Publié le : 24/12/2022 – 09:03
Surnommé « Rambo », le chef de l’opposition Sitiveni Rabuka a été confirmé samedi 24 décembre au poste de Premier ministre des îles Fidji, après avoir accusé le gouvernement sortant d’alimenter « la peur et le chaos » pour faire échouer son retour au pouvoir.
Sitiveni Rabuka l’a emporté sur le Premier ministre sortant Frank Bainimarama par 28 voix contre 27 lors d’un vote secret au Parlement, a indiqué le président de la Chambre.
L’ex-Premier ministre, deux fois putschiste, remplace ainsi M. Bainimarama, qui avait renversé le gouvernement lors d’un coup d’État militaire en 2006.
À sa sortie du Parlement, avant d’être officiellement assermenté par le président, M. Rabuka a déclaré qu’il se sentait « humble » d’être le prochain Premier ministre des Fidji.
Quant au sortant, M. Bainimarama est sorti en souriant du Parlement, semblant accepter sa défaite, en déclarant aux journalistes : « C’est la démocratie ».
Une des nations les plus prospères du Pacifique
Rapidement après le résultat du vote, l’ambassadeur de l’Union européenne pour le Pacifique, Sujiro Seam, a adressé ses félicitations à M. Rabuka sur Twitter.
Les Fidji sont l’une des nations insulaires du Pacifique les plus peuplées et les plus prospères. Le pays s’est rapproché de la Chine sous le règne de Bainimarama. Son successeur a laissé entendre qu’il reviendrait plutôt à ses alliés traditionnels et voisins, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
►À lire aussi: Dans le Pacifique Sud, Pékin vante son accord régional de libre-échange et de sécurité
L’armée avait été déployée dans les rues de Suva, à la suite d’élections générales bloquées. Citant des rapports non confirmés de violence ethnique, M. Bainimarama avait déclaré que l’armée était nécessaire pour maintenir « la loi et l’ordre ». Mais M. Rabuka avait jugé que le gouvernement sortant « semait la peur et le chaos » et « essayait d’embraser la nation en fonction de critères raciaux ».
Quatre coups d’État en 35 ans
Les Fidji, un État de plus de 300 îles du Pacifique, ont connu des épisodes de violences intestines par le passé.
En vertu de la Constitution fidjienne, l’armée dispose de larges pouvoirs pour intervenir dans la sphère politique et a été impliquée dans quatre coups d’État au cours des 35 dernières années.
Ancien international fidjien de rugby, M. Rabuka a réussi à conclure un accord de coalition avec le parti social-démocrate pour former le gouvernement vendredi après-midi. Il pourrait cependant avoir des difficultés à tenir sa coalition qui ne dispose que de 29 sièges sur 55 au Parlement, dont 28 seulement ont voté pour lui lors du scrutin secret.
►À lire aussi: Fidji, des îles du Pacifique en première ligne
(Avec AFP)
Continuer à lire sur le site France Info