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Incendie de Vaulx-en-Velin : les sinistrés retrouvent « un semblant de vie normale », trois semaines après le drame

Après deux hébergements successifs d’urgence, les familles sinistrées du 12 chemin des Barques viennent d’accéder à de nouveaux logements mis à leur disposition. Si c’est encore une solution provisoire, elles retrouvent « un semblant de vie normale ».

Accoudé à la balustrade de sa terrasse, Edy Berriguiga se familiarise avec son nouvel environnement. En bas, il reconnaît deux petites filles qui vivaient, comme lui, au 12 chemin des Barques avant qu’un incendie ne tue 10 personnes et rende l’allée inhabitable, trois semaines plus tôt

Edy, sa femme et trois de ses enfants ont emménagé dans un T3 ce lundi 2 janvier 2023, au matin. 

Ici on peut avoir une vraie vie de famille

Laëtitia Berriguiga

Ce logement est mis à leur disposition par la mairie de Vaulx-en-Velin pour les 4 prochaines semaines. A l’instar des 28 autres familles sinistrées, les Berriguiga accèdent pour la première fois à un logement individuel depuis l’incendie. 

« On y est mieux qu’à l’internat (les familles étaient jusque-là logé au lycée Faÿs à Villeurbanne ndlr) dans le sens où ici on peut avoir une vraie vie de famille« , explique Laëtitia Berriguiga, la fille d’Edy. « L’internat c’était un cocon. Maintenant, on va pouvoir retrouver un semblant de vie normale.« 

Le nouvel appartement d’Edy fait l’affaire, mais tout n’est pas parfait. « Au niveau de l’hygiène c’est à peu près propre« , commente le père de famille. Mais quelques détails logistiques lui pose problème. « Dans la chambre des enfants j’ai un lit et deux matelas contre un mur. Je pourrai en mettre un au sol mais l’autre je ne sais pas encore où je vais le mettre« , nous raconte t-il.

Même incompréhension dans sa chambre, où il a trouvé des draps en boule sur le lit. « On ne sait pas si on m’a jeté le linge comme ça ou si quelqu’un a dormi dedans il n’y a pas si longtemps« , s’étonne-t-il. Edy nous évoque également le frigo : « il n’a pas été ouvert depuis longtemps, je ne vous parle pas de l’odeur.« 

« Dans la salle de bain pour la machine à laver on n’a pas l’évacuation d’eau du coup on ne peut pas s’en servir non plus« , explique Laëtitia, sa fille. La jeune femme, qui est aussi porte-parole du collectif de sinistrés, tempère néanmoins. « Une personne de la mairie est là aujourd’hui pour voir s’il manque des choses. Personne ne devrait manquer de rien ce soir. »

Les Berriguiga sont relogés à quelques centaines de mètres de leur ancienne allée, comme 7 autres familles sinistrées. Une solution trouvée pour que les enfants puissent continuer leur scolarité à l’école du quartier. 

Au-delà de l’aspect pratique, cela rassure également les familles sinistrées. « C’est très important de se côtoyer encore. Je ne me sens pas seule« , explique Samia Aeoueb qui vient d’emménager avec ses deux enfants. « Il y a toujours un voisin, je me sens plus en sécurité« , plaide-t-elle. 

La jeune femme est très contente du logement qui lui a été mis à disposition. « Il est bien il n’y a rien à dire. Il a tout : machine à laver, frigo, les lits pour les enfants. L’école et la crèche sont juste à côté. On est au calme » explique-t-elle. 

Laëtita Berriguiga apprécie également cette proximité conservée. « Vu qu’on a pas eu forcément de cellule psychologique au lycée, on a appris à se parler entre voisins, à se connaître. Du coup, on se soutient les uns les autres donc ça fait du bien d’être au même endroit. » 

D’autres familles sont relogées provisoirement dans des chambres d’hôtel ou d’appart-hôtel et pour toutes, ces solutions ne sont que provisoires. Les autorités se sont engagées à trouver un logement pérenne pour tout le monde avant le mois de février. 


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