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La France repousse à nouveau l’interdiction des néonicotinoïdes dans la filière betteravière

Publié le : 05/01/2023 – 15:08

Le gouvernement français souhaite à nouveau autoriser les néonicotinoïdes en 2023 dans les cultures de betteraves à sucre. Un projet d’arrêté a été publié ce mardi 3 janvier et la décision devrait être prise à la fin du mois de janvier. Ces insecticides persistent dans l’environnement et tuent les insectes pollinisateurs, essentiels à la biodiversité, dont les abeilles. Leurs effets sont dévastateurs. Ils sont interdits en France depuis 2018, mais en 2020, une dérogation a été mise en place.

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L’objectif des autorités est de lutter contre les pucerons verts qui transmettent aux betteraves le virus de la jaunisse. Et les insecticides néonicotinoïdes sont particulièrement efficaces contre ces pucerons, même s’ils présentent un risque grave pour l’environnement.

« En l’absence de dérogation, on se retrouverait confronté au même risque qu’on a connu en 2020, avec une perte de 30 % de la récolte au niveau national. La crise de la jaunisse en 2020, a été consécutive à un hiver particulièrement doux, et c’est vrai qu’aujourd’hui, même s’il y a eu un épisode plutôt froid début décembre, l’hiver est resté particulièrement doux, et donc ça signifie un risque de pucerons élevé si les choses en restaient là », estime Nicolas Rialland, directeur de la confédération générale des planteurs de betteraves.

Mais de son côté, François Veillerette, porte-parole de l’association environnementale Générations futures conteste l’utilisation de néonicotinoïdes : « Les travaux qui ont été faits par l’institut de recherche agronomique français ne montrent pas de réservoirs de virus cette année. Il y a beaucoup moins de virus dans l’environnement que les années passées et donc s’il n’y a pas de virus dans l’environnement, il y aura beau y avoir des pucerons, ils n’auront rien à transmettre. »

Pour lui, une dérogation ne se justifie donc pas. Son association se dit prête à aller en justice si l’État valide son projet.

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