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Procès en appel du Mediator : « il faudrait que l’amende soit vraiment énorme pour faire mal » aux laboratoires Servier, réclame l’une des victimes

C’est la première journée d’un procès qui doit durer six mois. Le procès en appel du scandale sanitaire du Mediator, ce médicament accusé d’avoir causé la mort de centaines de personnes, s’est ouvert lundi 9 janvier à Paris dans une salle comble. En première instance il y a près de deux ans, les laboratoires Servier avaient été condamnés à 2,7 millions euros d’amende pour « tromperie aggravée » et  »homicides et blessures involontaires ». 

Cette première journée consacrée à des questions de procédure a surtout permis de mesurer l’ampleur du nombre de victimes. Dès le début de l’audience, le président a annoncé que 7653 victimes apparaissent dans le dossier, un chiffre qui « fait partie des caractéristiques » de ce procès « hors-norme » selon ses termes. Il est pourtant difficile de mesurer l’importance de ce chiffre dans la salle, puisqu’à peine une centaine seulement s’est déplacée. Beaucoup d’entre elles se sont exprimées avec difficultés, des victimes âgées souffrant de pathologie lourdes au coeur ou au poumon et que les effets du Mediator fatiguent encore aujourd’hui. 

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Depuis l’annonce du jugement en 2021, de nombreux plaignants sont morts, représentés à l’audience par leurs familles qui défendent désormais leurs intérêts. Le fond du dossier ne sera pas débattu avant plusieurs jours, le temps de régler les nombreuses questions de procédure.

Les laboratoires sont rejugés avec l’ancien numéro deux Jean-Philippe Seta, un homme qui s’est rapidement présenté à la barre, cheveux blancs et costume impeccable. 

Les victimes veulent désormais que les condamnations soient au moins confirmées. Pour Jean-Claude Valarcher, une des victimes venues à l’audience, il faut que les laboratoires Servier soient beaucoup plus frappés au portefeuille : « ce que je souhaiterais, c’est une très grosse condamnation du laboratoire pour ce qu’ils ont fait subir aux gens, c’est le plus important. Il faudrait que l’amende soit vraiment énorme pour leur faire mal. Je rappelle que c’est quand même le premier laboratoire européen donc financièrement, il est tranquille. Il faut que ça leur coûte« .

C’est aussi ce que demande la pneumologue et lanceuse d’alerte Irene Frachon, présente à l’audience et venue s’enregistrer à la barre comme témoin dans ce second procès du Mediator, un médicament qu’elle qualifie de « poison mortel ».


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