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Dans les villes françaises, la séparation entre riches et pauvres s’est accrue depuis le début des années 2000

La ségrégation spatiale entre populations riches et pauvres est accentuée par les inégalités de revenus, souligne l’Insee.

Selon une étude de l’Insee publiée mercredi 11 janvier, la ségrégation entre les populations les plus riches et les plus pauvres s’est accentuée dans la plupart des grandes villes françaises entre 2004 et 2019. Pour cette étude, l’institut national de la statistique a classé les habitants d’une cinquantaine d’agglomérations en fonction de leur catégorie de revenus (des 20% les plus riches aux 20% les plus pauvres), puis a regardé si les habitants d’une même catégorie vivaient dans les mêmes quartiers.

« Sur les 50 villes étudiées entre 2004 et 2019, l’indice de ségrégation augmente dans plus de 30 d’entre elles », relèvent les auteurs de l’étude, alors qu’il diminue dans 15 autres cités. Le détail des villes où cet indice, dit « de Theil » et dont l’Insee dévoile la méthodologie ici, est à la hausse ou à la baisse, n’a pas été dévoilé. Mais l’étude montre que Marseille, Lille, Rouen, Tours, Angers, Mulhouse, Nîmes, Le Havre, Avignon, Limoges et Poitiers font partie des villes les moins mixtes. A l’inverse, c’est à Grenoble, Nice, Saint-Etienne, Cannes, Lens, Annecy, Pau, Bayonne, Quimper, Lorient et Saint-Pierre de La Réunion que les deux populations sont les plus mélangées.

« Ces disparités spatiales ne sont pas liées à la taille ou à la densité de la population », note l’Insee. L’institut explique que l’on trouve des grandes villes comme des petites villes parmi les bonnes et les mauvaises élèves. Plus les inégalités de revenus sont élevées dans une ville, plus la ségrégation risque d’y être importante, note en revanche l’Insee.

Les populations les plus concentrées dans les mêmes quartiers sont celles situées aux extrêmes de l’échelle des revenus : les 20% les plus riches et les 20% les plus pauvres. Les villes où la ségrégation est forte ont un taux de logements sociaux plus élevé, relève d’ailleurs l’Insee, un fait qui « pourrait s’expliquer en partie par la concentration du parc social dans les grands ensembles construits dans les années 1960 ».

La mixité a également baissé dans les quartiers prioritaires, qui concentrent de plus en plus les catégories modestes et abritent de moins en moins de familles riches.


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