Cinéma

Mort de Gina Lollobrigida : l’actrice italienne avait 95 ans

La comédienne de Fanfan la tulipe, Plus fort que le diable et Notre Dame de Paris était devenue photographe.

Le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, a dit adieu à Gina Lollobrigida sur son compte Twitter, annonçant ainsi la disparition de l’actrice qui avait connu un grand succès aux côtés de Gérard Philipe dans Fanfan la tulipe et dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy, dans les années 1950. Elle avait 95 ans. « Adieu à une diva du grand écran, écrit-il, au coeur de plus d’un demi-siècle d’histoire du cinéma italien. Son charme est éternel. Ciao Lollo. »

Née le 4 juillet 1927 à Subiaco, dans le Latium, Luigina Lollobrigida de son vrai nom est issue d’une famille modeste. Elle quitte sa province pour étudier à l’Académie des Beaux-arts de Rome. La jeune première fait ses débuts d’actrice sur les planches du Teatro della Concordia de Monte Castello di Vibio, puis se fait remarquer par le milieu cinématographique en tenant le rôle principal d’un roman photo. Également reine de beauté, elle termine deuxième au concours de Miss Rome, puis est élue deuxième dauphine de Miss Italie.

Gina Lollobrigida fait une première apparition au cinéma en 1946 dans le film d’aventure L’Aigle noir. Durant quatre ans, elle enchaîne les rôles secondaires qui mettent en valeur son physique avantageux. C’est le cinéma français qui la propulse au rang de star, lorsqu’elle est choisie en 1952 pour incarner la belle Adeline La Franchise face à Gérard Philipe dans Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque. Elle devient alors le sex-symbol de sa génération.

Sa carrière lancée, elle gagne ses galons de star internationale en enchaînant la même année avec les films Heureuse époque et Belles de nuit dans lequel elle retrouve Gérard Philipe. Actrice incontournable des années 1950 et 1960, elle joue en 1953 une Bovary des temps moderne dans La Marchande d’amour, rivalise avec May Britt, Anna Maria Ferrero et Irene Papas dans le mélodrame bourgeois Les Infidèles et crée le personnage très populaire de la Bersagliera dans Pain, Amour et Fantaisie de Luigi Comencini, comédie paysanne qui obtient un triomphe et qui est suivie avec bonheur par Pain, Amour et Jalousie. Trois ans plus tard, elle donne également vie à la mythique Esmeralda dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy.

L’actrice accepte un contrat à Hollywood de Howard Hughes, mais revient bientôt en Italie après avoir repoussé ses avances. En 1953, John Huston fait appel à elle pour donner la réplique à Humphrey Bogart dans la comédie Plus fort que le diable. Toujours aux États-Unis, la comédienne tourne sous la direction de John Sturges dans La Proie des vautours (1958) au côté de Frank Sinatra et Steve McQueen et se retrouve devant la camera de King Vidor pour Salomon et la Reine de Saba (1959).

Gina Lollobrigida dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy
Les Acacias

Gina Lollobrigida dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy

A la fin des années 1960, les succès se font plus rares. Elle s’éloigne des plateaux de tournage à partir de 1968, année qui marque sa séparation avec son mari et impresario Milko Škofič, jusqu’à y disparaître complètement après Roses rouges et piments verts de Francisco Rovira Beleta, en 1973. Ils ont eu un fils, Milko Jr., en 1957, mais malgré des annonces de fiançailles qui ont fait les gros titres de la presse à scandale, elle ne s’est plus remariée. Son engagement dans la politique, après avoir été nommée ambassadrice de l’ONU à la fin des années 1990, fut de courte durée.

La comédienne fait son come back en 1995 en France, soit une pause loin des écrans de 22 ans, dans Les Cent et Une Nuits, d’Agnès Varda. En 1997, Ariel Zeitoun la dirige dans la comédie XXL qui marque son dernier rôle au cinéma, même si son ultime apparition, dans son propre rôle se fera dans Box-office 3D – Il Film dei fim, de l’Italien Ezio Greggio. Gina Lollobrigida s’est depuis consacrée à la sculpture et à la photographie.


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