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Macron veut faire de la France un acteur majeur de l’intelligence artificielle

Cette semaine de l’industrie sera marquée jeudi 29 mars par ce que nous pourrions appeler « la folle journée de l’intelligence artificielle (IA) » : Emmanuel Macron dévoilera une série de mesures favorables au développement de cette technologie en France lors d’un « sommet » sur le sujet au Collège de France, à Paris.

Un événement concomitant avec la remise du rapport sur l’IA rédigé par Cédric Villani ; le député LREM de l’Essonne et médaille Fields avait été chargé par le premier ministre en septembre de cette mission.

Dès mercredi soir, le président recevra le gratin mondial de l’intelligence artificielle à dîner :  Demis Hassabis (DeepMind-Google) , Yann LeCun (Facebook IA), Noriko Araï (Institut national d’informatique de Tokyo) ou encore Ran Balicer (Clait Research Institute, qui étudie les data issue de la santé).

Santé et recherche au centre des annonces

La santé et la recherche devraient être au centre des annonces. L’objectif étant de faire de la France un acteur majeur de l’intelligence artificielle et de proposer un modèle alternatif à celui de la Chine et aux Gafa. « On ne se construit pas contre les Gafa, on peut se construire avec eux », tempère l’Elysée. 

« Nous devons construire les standards européens qui correspondent à ce que nous savons faire et à la défense de nos modèles », déclarait lundi le chef de l’Etat lors d’une réception avec des industriels.

Une troisième voie européenne dans le sillage du  RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données)  et avec notamment un encouragement de « l’explicabilité », c’est-à-dire rendre compréhensible auprès du public la manière dont les algorithmes sont arrivés à un résultat.

Dans la santé, il s’agit de faciliter l’étude des bases de données notamment pour le développement d’outils de diagnostic. Dans la recherche, « la question n’est pas tant celle des salaires que celles des conditions de travail et de l’accès à la puissance de calcul », explique encore l’Elysée qui envisage la création de nouvelles chaires et indique « travailler sur le statut des chercheurs entre privé et public ». Le projet serait aussi d’augmenter le nombre de personnes formées à l’intelligence artificielle. Il y a actuellement 3.000 à 5.000 étudiants dans ce domaine et l’Elysée n’exclut pas de « doubler » ces effectifs.

Ces mesures ont pour but de développer l’intelligence artificielle dans les entreprises en créant des liens plus étroits entre recherche et industrie. « Le jour même, il y aura des annonces d’implantations de centres de recherche », ajoute l’Elysée.

Concernant le financement, une partie du  Fonds pour l’innovation de rupture , alimenté par des cessions d’actifs et des privatisations et dont la dotation initiale sera de 10 milliards d’euros, devrait être consacrée à l’IA : « C’est [son] sens », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’économie, lundi sur Twitter. 

Le  Plan d’investissement dans les compétences pour les demandeurs d’emploi et les jeunes, soit 15 milliards d’euros sur cinq ans, sera aussi mis à contribution. Il est également question « d’orienter l’épargne » et de « flécher PIA [Programme d’Investissements d’Avenir] ou FII [Fonds pour l’Innovation et l’Industrie] » vers l’intelligence artificielle. « Ce ne sera pas un nouveau  CICE  », prévient l’Elysée.

L’ambition est que l’Etat puisse jouer sur un pied d’égalité en moyens financiers avec des pays « comme le Royaume-Uni ou la Corée du Sud ». Les Etats-Unis et la Chine restant pour le moment les meneurs.

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