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Autisme : Macron promet 340 millions de plus

En visite ce jeudi au centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen, Emmanuel Macron a dévoilé les grandes lignes de la stratégie nationale pour l’autisme que doit présenter son Premier ministre ce vendredi. Succédant à trois plans depuis 2005, celle-ci se concentrera sur l’accompagnement des enfants, l’insertion professionnelle des adultes, l’aide aux parents. Elle sera dotée de 340 millions d’euros supplémentaires sur cinq ans.

Le chef de l’Etat a ajouté qu’il était prêt à aller plus loin que cette somme, au fil d’une discussion où il a été vivement pris à partie par des soignants sur le manque de moyens et de postes hospitaliers.

Un forfait remboursé pour les tests

« Ca vous coûte au début de financer un diagnostic mais c’est assez modique et vous allez économiser énormément d’argent si vous arrivez à inscrire très tôt un jeune enfant de deux ans dans un programme qui permettra de le scolariser normalement », a-t-il souligné.

Il est capital de dépister les enfants très jeunes, pour qu’ils ne prennent pas trop de retard dans leur développement. Le CHU de Rouen est justement un pionnier du dépistage entre 18 et 36 mois. On y utilise une technologie de détection du regard fuyant pour repérer les troubles autistiques. Puis les enfants suivent un programme d’accompagnement pendant un an, selon la « méthode de Denver » : les parents sont acteurs des soins et les soignants se déplacent dans la famille ou dans la crèche.

Comme pour l’ensemble des personnes handicapées, l’objectif de l’exécutif est de  parvenir à une « société inclusive »  : offrir aux autistes une scolarité normale, puis un accès normal au marché du travail. Le gouvernement renforcera également les « plates-formes de répit », qui accueillent brièvement les autistes pour que les aidants puissent souffler. Il y aura un soutien à la poursuite ou à la reprise d’activité pour les parents.

Deux ans d’attente pour un dépistage

Si les intentions les satisfont, les associations n’en risquent pas moins de rester sur leur faim tant les retards se sont accumulés. Sur environ 700.000 autistes dans le pays, seuls 75.000 ont été repérés, dont 45.000 vivent dans des structures spécialisées. « Il y a plus de deux ans d’attente pour faire dépister un enfant, et c’est pire pour un adulte », déplore Christine Meignien, présidente de la Fédération Sésame Autisme.

Selon elle, il faudra nettement plus de moyens que 340 millions d’euros sur cinq ans pour sortir les autistes de psychiatrie tout en les accompagnant : « Nous manquons tellement de places que la Sécurité sociale française verse 460 millions d’euros par an pour financer l’accueil de 8.000 autistes français en Belgique », souligne-t-elle, pour donner une idée des sommes encore à investir. Le plan autisme de François Hollande était doté de 205 millions d’euros pour quatre ans.


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