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Facs occupées : une « violence inacceptable » selon la ministre Frédérique Vidal

Deux universités (Montpellier et Toulouse) totalement bloquées, des amphis occupés dans plusieurs facs, des cours suspendus dans d’autres… Ce jeudi matin, la contestation contre la loi d’Orientation et réussite des étudiants (ORE) reste vive dans l’enseignement supérieur. La ministre Frédérique Vidal a donc décidé de monter au créneau pour défendre sa loi, en dénonçant une campagne de désinformation sur le terrain.

« Il y a des amphithéâtres qui peuvent être bloqués, des assemblées générales qui se tiennent. Tant qu’on est sur le débat, la discussion argumentée contre le projet de loi, c’est normal. [Mais] quand il y a des violences, cela devient inacceptable », a-t-elle plaidé mercredi sur France 2.

Jeudi matin, elle a reçu le soutien du Premier ministre. Alors que des étudiants grévistes ont plaidé pour une annulation des examens et l’octroi de la moyenne à tous les candidats, Edouard Philippe a affirmé sur France Inter que les examens auraient lieu comme prévu. « L’idée que les étudiants demandent à avoir la moyenne quoiqu’il arrive me laisse rêveur sur la conception qu’ils ont de leur travail. Cette vision des choses me semble extrêmement minoritaire », a déclaré le chef du gouvernement, qui a dénoncé la « très forte mainmise » de l’extrême gauche sur ces mouvements.

Jusqu’ici les opposants à cette loi, qui définit les nouvelles modalités d’accès à l’université, peinaient à mobiliser sur le thème de « la sélection » pour l’entrée à la fac. Mais le mouvement a pris de l’ampleur depuis l’expulsion violente, dans la nuit du 22 au 23 mars, d’étudiants et de militants de la fac de droit de Montpellier.

Universités bloquées, cours suspendus

Actuellement, deux universités sont bloquées, selon la Conférence des présidents d’université (CPU), qui soutient la réforme : la faculté de lettres Paul-Valéry à Montpellier et l’université Jean-Jaurès à Toulouse (sciences humaines).

Les cours sont suspendus sur d’autres sites, comme à Paris, à la faculté de  Tolbiac (Panthéon-Sorbonne, Paris-I) et à celle de Sorbonne-Université (Paris-IV), et à Saint-Denis (Paris-VIII). « On s’est battu pendant des années pour que la fac reste accessible à tous », a déclaré à l’AFP Salomé, étudiante à Paris-IV.

« Ouvrir nos bâtiments pour que les gens puissent s’exprimer, c’est la tradition des universités et il n’est pas question de la remettre en cause. Mais les présidents d’université sont démunis face à la violence », souligne Gilles Roussel, le président de la CPU.

Un mouvement plus violent

Le mouvement a effectivement pris un virage plus violent depuis quelques jours. Mardi, un groupe d’environ 200 personnes ont pris pour cible la présidence de l’université de Nantes, et des pierres ont été lancées sur les bureaux. Cette « volonté de s’en prendre physiquement aux personnes marque un tournant inadmissible », a réagi la direction. Un « blocus illimité » d’une partie du campus de Tertre-Censive (lettres, sciences humaines) a été voté.

Mardi encore, le bâtiment de la présidence de l’Université Grenoble Alpes (UGA) a été occupé jusque tard dans la nuit et « des dégradations et des vols ont été constatés », a déploré son président Patrick Lévy. À Limoges, Bordeaux, Tours, Nancy, Nice, Lyon-II et Dijon, des bâtiments ou des sites entiers ont été bloqués (avant un déblocage dans la journée pour Dijon).

A Toulouse, une étudiante a été condamnée à 35 heures de travaux d’intérêt général (TIG) pour outrage à agent. « Une provocation du gouvernement qui vise à casser le mouvement de la jeunesse naissant », a dénoncé le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot.


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