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Paul Rolland : « Le travail industriel est devenu invisible pour l’opinion publique »

Pourquoi avoir choisi de vous présenter à la présidence de l’UIMM ?

Je suis au Bureau de l’UIMM depuis six ans, ainsi qu’au Conseil comme tous les présidents territoriaux. Je me suis engagé à Lyon il y a une vingtaine d’années car j’ai toujours aimé grandir et faire grandir les projets. Je suis président de l’UIMM Lyon depuis 2012 et j’ai toujours été attiré par l’industrie. J’ai eu 60 ans l’année dernière, la succession de mon entreprise est assurée par mes fils. Je vais donc avoir plus de temps et je veux continuer à m’engager pour la cause des entrepreneurs.

Quels sont les deux ou trois grands défis auxquels va être confrontée l’UIMM dans les toutes prochaines années ?

L’industrie est redevenue une activité économique porteuse, mais les entreprises du secteur ont besoin d’être accompagnées dans leur croissance. Nous avons perdu des savoir-faire qu’il va falloir restaurer. Ce qui m’amène à un deuxième grand défi : redonner aux Français l’envie de travailler dans l’industrie. On associe trop souvent notre secteur à la saleté, au bruit, à des conditions de travail très pénibles. Mais on n’est plus au XIXe siècle. Beaucoup de progrès ont été faits. Les gens ne s’en rendent pas compte car les usines ont été reléguées en dehors des villes. Le travail industriel est devenu invisible pour l’opinion publique. Nous avons un vrai travail de communication à faire.

Quel doit être le rôle de l’UIMM sur le volet social ?

Le social c’est indispensable et l’UIMM est une branche incontournable. Combien d’entreprises sont prêtes à passer des accords par elles-mêmes ? Très peu. Il y aura toujours des accords de branches. Quant aux accords interprofessionnels, ils seront moins nombreux mais ils existeront toujours. Or qui mieux que l’UIMM peut se targuer d’avoir une expertise sociale ?

Comment vous différenciez-vous de votre concurrent, Philippe Darmayan ?

J’ai pu prouver que je savais rassembler et j’ai le soutien des patrons de PME qui composent 92 % des adhérents de l’UIMM. Je suis un grand généraliste de tout le tissu industriel français et je veux d’ailleurs renforcer la coordination avec les autres branches professionnelles.


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