Le carrossier frigorifique Lamberet brûle les étapes
Lamberet a annoncé, avec ses résultats record de 2017, l’embauche de 100 nouveaux salariés. Ce qui portera bientôt l’effectif à 1.150 personnes en France (1.350 en Europe), trois fois plus qu’en 2009 au moment de sa sortie de route. Repris alors par le fonds Caravelle, le carrossier frigorifique est passé sous pavillon chinois en 2015, dans le groupe aéronautique Avic. Il a livré l’an dernier 7.300 véhicules (10 % de plus qu’en 2016), fraîchement sortis de trois sites en France et d’un en Allemagne.
Listes d’attente
Le carnet de commandes est en hausse de 10 % pour 2018 : « Nous avons des listes d’attente jusqu’à septembre pour certaines gammes, alors que la norme est plutôt de quatre semaines dans un secteur à flux tendu qui n’entretient plus de camions immobilisés », explique le directeur général, Erick Méjean. L’entreprise bressane a retrouvé sa crédibilité auprès des transporteurs en refondant sa gamme en moins de dix ans, à coups de R&D (5 % du chiffre d’affaires), malgré les restrictions budgétaires post-liquidation. Elle s’enorgueillit de nombreux prix d’innovation, dont le trophée Solutrans 2017 pour le Frigovan H2 Zero Emission, sur une base Kangoo à pile hydrogène. Une première mondiale, en production. « Nos innovations énergétiques contribuent à faire gagner un peu de productivité aux transporteurs, dont les marges sont très serrées », assure le dirigeant. « On a choisi le registre premium, et bien nous en a pris, sinon on ne serait plus là aujourd’hui. »
De 3,5 à 44 tonnes
La marque compte 150 modèles, de 3,5 à 44 tonnes. Lamberet est l’unique actif français d’Avic , un groupe de 450.000 salariés. L’actionnaire construit une usine Lamberet près de Shanghai. Mais pas question d’importer des véhicules en Europe, où le groupe fait 90 % de ses ventes, avec 50 % d’export. « Ce serait une hérésie pour des questions de certification et de coût de transport », affirme Erick Méjean.
« A l’inverse de tous les fantasmes de délocalisation », souligne-t-il, Lamberet a investi 20 millions dans une nouvelle usine ouverte en 2016 en Saône-et-Loire pour les petits utilitaires. Redevenue leader en France, la société fabrique ses panneaux isolants à partir de rouleaux de tissus composites et d’ingrédients liquides pour expanser la mousse polyuréthane. L’année dernière, la hausse des matières premières chimiques (40 % de ses frais de production) lui a coûté deux points de rentabilité (5 % d’Ebit). Elle assemble ses caissons sur tous châssis de fabricants automobiles, sauf les semi-remorques construits dans son usine principale de Saint-Cyr-sur-Menthon (850 collaborateurs, avec la R&D et le siège). Celle-là recevra cette année 10 millions d’investissements en modernisation.
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