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Reste à charge zéro : les dentistes proches d’un accord

Les dentistes, l’Assurance-maladie (Uncam) et les assureurs complémentaires (Unocam) sont proches d’un accord sur la mise en place du reste à charge zéro pour les assurés à partir de 2021 et la transformation progressive de leur modèle économique, de 2019 à 2023. « Après avoir tourné en rond depuis septembre, tout le monde a mis de la bonne volonté pour sortir des postures », se félicite Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires. Elle va pouvoir soumettre jeudi au conseil d’administration de son syndicat le document de synthèse que doit leur remettre l’Uncam ce lundi, après les négociations menées vendredi dernier.

Cette négociation conventionnelle vise à  imposer des plafonds de prix  sur de coûteux actes prothétiques, tout en revalorisant les soins de base. La dépense liée aux revalorisations pourrait s’élever à 650 millions d’euros sur cinq ans, dont 170 millions à la charge des assureurs complémentaires. Les dentistes vont perdre 450 millions d’euros d’honoraires à cause des plafonds. Leur gain net cumulé serait de 200 millions d’euros, s’ajoutant aux 55 millions déjà obtenus en 2017-2018.

Par ailleurs, Emmanuel Macron a promis aux Français qu’ils pourront se faire poser des prothèses dentaires sans rien avoir à débourser de leur poche. Une partie de cette réforme se joue en amont de la négociation conventionnelle, dans la concertation entre payeurs, puisque le secteur privé finance 40 % des soins dentaires , contre 37 % pour l’Assurance-maladie. Selon nos informations, les efforts demandés à l’Unocam pour mettre en place le reste à charge zéro avoisinaient 300 millions à volumes constants – voire plus si les patients se reportent massivement sur les soins gratuits.

Pour emporter l’adhésion des dentistes, Nicolas Revel, le directeur de l’Assurance-maladie, a ajouté des suppléments pour les patients handicapés ou sous anticoagulants, de nouvelles revalorisations d’actes, une clause de revoyure annuelle. Certains plafonds sont relevés ; d’autres abaissés. Le tarif des couronnes dentaires tout-céramique a été libéré alors qu’il était prévu de le plafonner. Les complémentaires santé, qui vont supporter de lourdes dépenses mais à qui le gouvernement a demandé de ne pas augmenter les tarifs, n’ont pas été oubliées. Elles pourront réduire le remboursement de certains soins, notamment les prothèses « inlay-cores ».

En fin de compte, la part du panier « reste à charge zéro » demeure importante, à 46 % des actes en volume et 35 % en valeur (1,8 milliard d’euros par an). Les actes à tarif libre pèseront 31 % des honoraires, et le panier « reste à charge modéré », 34 %.


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