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Intentions d’embauches record cette année

Si le chômage ne baisse pas cette année, ce ne sera pas par manque de travail. La dernière mouture de  l’enquête Pôle emploi réalisée avec le Credoc et publiée ce mardi sur les besoins de main-d’oeuvre des entreprises fait ressortir un double record : celui du nombre de projets de recrutements, à près de 2,35 millions cette année et la progression de ce chiffre sur un an à  +18,7 % (370.000 de plus qu’en 2017 ).

« C’est la plus forte progression mesurée depuis 2002, première année de l’enquête », a souligné Jean Bassères, le directeur général de l’opérateur public, en commentant les chiffres dans un des amphis de la célèbre école Ferrandi de gastronomie.

Dans le détail, les PME concentrent l’essentiel des projets d’embauches : 45 % dans les entreprises de moins de 10 salariés, près de 70 % si l’on élargit aux moins de 50. A noter toutefois que les entreprises de plus de 200 salariés se montrent beaucoup plus enclines cette année à garnir leurs effectifs que l’an dernier.

Tous les secteurs seront à la fête, les services aux particuliers ou aux entreprises (+13 % et +22 % de projets sur un an respectivement), l’agriculture (+13 %), le commerce (+22 %), mais aussi la construction (+37 %). L’industrie (+27 %) n’est pas en reste, les clignotants étant au vert dans toutes ses branches.

Des difficultés dans la construction et l’industrie

Sachant que 8 projets sur 10 vont au bout, et qu’un projet d’embauche déclenche souvent un effet en cascade favorable (comme le montrent les déclarations publiées par l’Acoss), le marché du travail confirme donc sa très nette reprise.

Il gagne aussi en pérennité puisque la part des intentions d’embauches en CDI ou CDD de six mois au moins a nettement progressé : 64 % contre 57,5 %. Autre signal encourageant selon Jean Bassères : sur les 370.000 intentions déclarées de plus cette année, plus de 9 sur 10 concernent des projets « non saisonniers ».

VIDEO. Intentions d’embauches record en 2018

Mais, et c’est le gros bémol, les entreprises, et plus particulièrement les PME, anticipent plus de difficultés de recrutement qu’en 2017, spécialement dans les PME de la construction et de l’industrie : elles étaient 37,5 % à s’exprimer en ce sens l’année dernière, elles sont 44,4 % cette année. Le plus haut de 2008 (51 %) n’est pas atteint, mais on s’en rapproche. Les couvreurs, chaudronniers, plombiers, bouchers, aides à domicile ou encore mécaniciens de véhicules comptent parmi les métiers les plus en tension.

Nécessaire effort de formation

Une étude de Pôle emploi a relativisé  le nombre de recrutements finalement abandonnés – l’inadéquation des profils n’explique d’ailleurs pas tout – mais la question figure au top des priorités de l’opérateur. Sa solution ? Elle passe par plusieurs outils numériques et des services ciblés sur les TPE mettant l’accent sur les compétences recherchées/proposées davantage que sur le diplôme.

« Les employeurs doivent parfois accepter des profils différents tout en mettant en place des actions de formation », estime Jean Bassères. La question est d’autant plus sensible que sans un effort conséquent de formation, la reprise risque d’échapper à ceux qui sont le plus éloignés du marché du travail. Un tiers des inscrits à Pôle emploi ont un niveau au mieux égal au CAP ou au BEP.

C’est dans cette optique que l’opérateur public va déployer 3.000 des 10.000 formations aux métiers du numérique du grand plan compétences dans le cadre de Préparations opérationnelles à l’emploi (POE), un dispositif qui a fait ses preuves en matière d’insertion .


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