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Les Hospices civils de Lyon: premiers bénéfices depuis 15 ans

Les Hospices civils de Lyon ont enregistré l’an dernier un excédent comptable de 7,6 millions d’euros. Ils n’avaient plus connu de bénéfices depuis 2004. Au plus fort de la crise en 2008, l’établissement de santé avait perdu 94 millions d’euros et la dette avait plongé près du milliard.

Depuis, l’hôpital public a soigné sa situation financière avec une politique de rigueur. L’établissement, qui emploie 22.000 personnes pour 1,8 milliard d’euros de budget, « a supprimé 1.200 postes en dix ans », assure Geoffroy Bertholle, délégué CGT, représentant du personnel au conseil de surveillance. La direction parle d’une diminution de 611 postes seulement, avec des créations dans des activités nouvelles.

Conditions de travail

L’annonce de cet excédent arrive au beau milieu d’une grève dans trois services d’urgence. Le mouvement a été suspendu à Lyon-Sud, où les revendications ont été partiellement entendues. Il se poursuit à Edouard-Herriot et Croix-Rousse, malgré les promesses de la directrice générale Catherine Geindre « d’affecter prioritairement ces résultats à des mesures destinées à améliorer les conditions de travail et de prise en charge des patients ». Ces bons chiffres sont notamment tirés par « une très nette progression du nombre de séjours », en hausse de 3,3 % contre 1,6 % en moyenne dans les CHU français.

Des heures sup plutôt que des embauches

La directrice de l’établissement a défini six axes pour répartir les crédits : 100.000 euros supplémentaires pour l’enveloppe des médicaments onéreux, un appel à projets pour jeunes chercheurs doté de 450.000 euros, une augmentation de 200.000 euros des crédits alloués aux pôles d’activité médicale pour des dépenses « à leur main », et le reste – l’essentiel- consacré à améliorer les conditions de travail et de soins.

Cela comprend 1 million supplémentaire pour pallier l’absentéisme dans les services, « avec un élargissement des rémunérations en heures supplémentaires ». Des mesures incitatives « plutôt que des créations de postes », confirme la direction. « On veut encore nous faire tirer sur la corde mais elle est rompue depuis plusieurs mois », prévient Geoffroy Bertholle. Un autre mouvement mobilise le personnel contre un projet de regroupement des activités de greffes hépatiques.

Par ailleurs, 3,25 millions d’euros seront dédiés à des investissements « rapidement visibles » : « le remplacement de petits matériels et équipements » et la réalisation de « travaux d’amélioration ». Avec ces 4,5 millions d’euros réinjectés dans les services dès 2018, les HCL veulent envoyer des signes à l’ensemble de la communauté hospitalière. « Je mesure le poids des efforts consentis, dit Catherine Geindre. Les mesures que je prends permettent un juste retour au personnel. »

Les deux millions restants seront tournés vers les patients. L’ouverture des urgences de la Croix-Rousse se fera 24 h sur 24. Une offre ambulatoire en urologie doit également être créée au même endroit. Sans oublier l’extension de la neurologie à l’hôpital Wertheimer, ou l’agrandissement de la cardiologie au pôle Lyon Sud.

Des investissements sur les 14 sites

« Pour autant, les contraintes économiques nationales restent fortes », précise la directrice générale. Autrement dit, le traitement de restrictions budgétaires n’est pas levé. Geoffroy Bertholle ne voit rien « qui annoncerait la fin du contrat de retour à l’équilibre financier, qui prévoit 200 suppressions de postes par an ».

Mais ces résultats permettent aussi « de relancer la politique d’investissements sur tous les sites », au nombre de 14, dans le cadre du nouveau Plan global de financement pluriannuel 2018-2027 (PGFP). Alors que les HCL connaissent une réorganisation de grande ampleur, financée notamment depuis plusieurs années par la vente d’actifs immobiliers (30 millions dégagés en 2017), le futur plan de financement confirme  la modernisation d’envergure d’Edouard-Herriot. Est également prévu le transfert de l’hôpital Henry-Gabrielle sur Desgenettes, la rénovation de l’hôpital cardiologique Louis-Pradel, et la rénovation des blocs urgences et réanimations du Centre hospitalier Lyon Sud (pour 70 millions d’euros).

Il permet aussi de lancer de nouveaux projets autour de la maternité de la Croix-Rousse et la construction d’un deuxième site de radiothérapie au groupement hospitalier Lyon Est. Sur les cinq premières années du PGFP, la moyenne d’investissement annuelle sera de 137 millions d’euros (contre 117 en 2017).


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