EconomieÉconomie France

Le coût de la dépendance va fortement augmenter

Beaucoup d’argent, mais éparpillé et peu piloté . C’est le budget de la dépendance des personnes âgées en France. En 2014, il s’est élevé à 30 milliards d’euros, soit 1,4 point de PIB, dont 23,7 milliards sont financés par les pouvoirs publics. Trois circuits se superposent. La perte d’autonomie, un poste de 8,3 milliards d’euros, dépend surtout des départements. Ils versent l’APA, une allocation de 5,5 milliards d’euros indexée sur le niveau de dépendance. Les ménages contribuent à hauteur de 2,4 milliards nets en salariant des aides à domicile.

Vient ensuite le poste hébergement. Les personnes placées dans des établissements médicalisés tels que les Ehpad doivent en principe payer de leur poche les services d’hôtellerie. Cela leur revient à 3,8 milliards d’euros. Mais les moins solvables ont accès à des aides nationales pesant 3,3 milliards d’euros, telles que l’Aide sociale à l’hébergement.

Lourde facture pour les ménages

Le troisième poste, le plus lourd, est financé quasi intégralement par l’Assurance-maladie, qui rembourse 12,1 milliards d’euros de soins délivrés en ville, à l’hôpital ou dans les centres médico-sociaux, sur 12,2 milliards.

Au total, sur les 30 milliards, seul un cinquième, soit 6,5 milliards, reste à la charge des familles. La facture des ménages demeure pourtant souvent très lourde lorsqu’il faut financer une place en établissement médicalisé. Le reste à charge de plus de 1.700 euros par mois en moyenne est nettement supérieur à des ressources moyennes comprises entre 1.200 et 1.400 euros par mois.

Avec le nombre croissant de personnes de plus de 80 ans, la tranche d’âge où la dépendance s’installe, la dépense totale risque de s’envoler. Dans une étude publiée en octobre, la Direction de la recherche (Drees) du ministère de la Santé a tenté de projeter son évolution jusqu’en 2060. Elle doublerait presque en l’espace de 46 ans, passant de 1,4 à 2,78 points de PIB, dont 2,07 points pour la puissance publique. Quant à la part déboursée par les ménages (21 %), elle pourrait augmenter de quelques points si les aides à la dépendance ne sont pas indexées sur les salaires mais sur les prix.


Continuer à lire sur le site d’origine