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SNCF : une partie de la dette ferroviaire serait reprise au 1er janvier 2020

Après le Premier ministre, puis la ministre des Transports, voilà un engagement du président de la République lui-même : la dette de SNCF Réseau, le gestionnaire des infrastructures ferroviaires, sera « progressivement reprise, à mesure que les réformes se font », a assuré Emmanuel Macron jeudi lors de  son interview sur TF1 .

A défaut d’obtenir des détails sur les modalités (ce qu’ils réclament depuis des semaines) , les syndicats ont dû se contenter d’une nouvelle promesse sur le sort de ce boulet de 47 milliards d’euros qui plombe l’avenir du système ferroviaire.

Précisions sur le calendrier

Ils ont toutefois obtenu une précision d’importance sur le calendrier : cette dette, « l’Etat va en reprendre dès le début une partie, et puis progressivement », a glissé Emmanuel Macron. Dès le début ? Cela semble renvoyer à la date du changement de statut de la SNCF, qui doit être transformée d’établissement public en Société national à capitaux publics (SNCP) au 1er janvier 2020. SNCF Réseau et SNCF Mobilités (la compagnie qui fait circuler les trains) deviendront à cette date deux « sociétés nationales » détenues par la SNCP.

Une première phase de reprise de la dette ferroviaire par l’Etat pourrait donc intervenir début 2020. Pour quel montant ? Ce point ne semble toujours pas arbitré. Le schéma pour loger la dette qui ne sera pas reprise reste lui aussi à clarifier. Comme l’a rappelé le président de la République, « à partir du moment où elle deviendra une société à capitaux publics, la SNCF ne pourra pas porter 50 milliards de dette. »

Un montage à éclaircir

SNCF Réseau sera donc délesté d’une grande partie de sa dette en changeant de statut (sous un régime de société anonyme, elle ne pourrait en porter que 10 milliards environ), mais le montage pour les créances qui ne seront pas reprises par l’Etat doit encore être éclairci.

Sur la forme, les cheminots auront également retenu un ton moins clivant que celui employé par Edouard Philippe ou Elisabeth Borne la semaine dernière. A la veille d’une nouvelle séquence de deux jours de grève à la SNCF, vendredi et samedi, le président a rappelé  la détermination de l’exécutif (« On ira au bout »), tout en ménageant les organisations syndicales : « J e respecte cette lutte.  Mais la bonne réponse ce n’est pas d’arrêter cette réforme, c’est de la faire ensemble. »

Mea culpa

Au passage, le président a fait en creux son mea culpa, en pointant qu’il ne fallait pas présenter les cheminots comme des privilégiés : « On fait tous des erreurs dans la vie, il y a eu parfois des facilités en les opposant (les usagers et les cheminots) », ce qui semblait faire référence à sa comparaison malheureuse, au Salon de l’agriculture, entre les retraites de cheminots et celles des paysans.


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