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Herbert Diess, un « cost killer » à la tête de Volkswagen

Il avait visé le fauteuil du patron de BMW, il décroche finalement celui de Volkswagen. Herbert Diess,  qui succède à Matthias Müller à la tête du groupe aux douze marques, a débarqué en juillet 2015 à Wolfsburg, le siège historique de Volkswagen, seulement quelques semaines avant l’éclatement du scandale sur les moteurs truqués.

Le Munichois est alors un transfuge de BMW. En 19 ans, Herbert Diess y a dirigé deux usines, la division moto, travaillé dans la production, aux achats comme dans le développement, avant de rentrer au directoire en 2007.

Mais Harald Krüger a su mieux que lui convaincre les propriétaires du groupe de lui confier le poste de numéro un.

VIDEO. Les défis qui attendent le nouveau pilote de Volkswagen

« Cost killer »

Mis sur la touche, Herbert Diess passe à la concurrence. A Wolfsburg, il prend la tête de la marque Volkswagen, division à problèmes qu’il s’emploie à redresser. En faisant ce qu’il sait faire de mieux : réduire les coûts.

Le dirigeant, qui a appris la technique automobile et le génie mécanique à l’université, a notamment démontré l’étendue de son talent de « cost killer » chez BMW, en économisant des milliards d’euros lors de très rudes négociations avec les sous-traitants.

Très bon communicant, n’hésitant pas à faire des blagues en petit comité, le manager est aussi « celui qui soutire les informations, un  joueur de poker, un stratège », écrit la « Süddeutsche Zeitung ». « L’homme n’a pas de problème à se faire des ennemis. »

A Wolfsburg, il négocie cette fois avec syndicats et représentants du personnel en 2016 un grand plan de réduction de coûts, qui prévoit 3,7 milliards d’euros d’économies et 30.000 suppressions d’emplois.  Des pourparlers qui tournent au vinaigre et sont l’occasion d’un vif affrontement public avec le puissant chef du CE, Bernd Osterloh.

House of Cards

Herbert Diess « agit de manière profondément anti-sociale, il manque à sa parole dans la mise en oeuvre en cours du plan d’avenir et écarte des accords obtenus ensemble », écrivait l’année dernière, Bernd Osterloh, dans une lettre ouverte adressée au dirigeant.

C’est pourtant avec lui que Herbert Diess, 60 ans en octobre, s’est vraisemblablement allié pour récupérer le fauteuil de Matthias Müller. Un scénario qui « rappelle les intrigues de la série américaine House of Cards », souligne la « Frankfurter Allgemeine Zeitung ».

« Le plus qualifié »

« Les conflits sont inévitables. Il faut être constructif et trouver une solution, et ce fut le cas me semble-t-il », nuance Jürgen Pieper, analyste automobile pour la banque Metzler, à propos de l’affrontement entre les deux hommes. Pour l’expert, « Herbert Diess est  le candidat le plus qualifié au sein du directoire pour prendre la tête de Volkswagen ».


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