Une réserve quasi infinie de terres rares découverte au large des côtes japonaises
Ces « métaux » sont l’or noir du XXIe siècle et ils sont partout. Smartphones, panneaux solaires, écrans LCD, et même dans l’espace sur les satellites. Néodyme ou encore béryllium sont devenus indispensables à la fabrication des objets hi-tech et à la transition énergétique (éolien, solaire, véhicules électriques).
Et des chercheurs japonais auraient mis la main sur la plus grande réserve mondiale de ces terres rares, à quoi s’ajoutent des réserves en cobalt et en lithium. Selon leur étude, c’est dans les boues du Pacifique que se trouverait cet immense gisement, exploitable «dans un futur proche».
Les chercheurs estiment que pour certains oxydes, il y aurait de quoi couvrir 60 ans de demande mondiale sur la zone la plus prometteuse. Et la boue présente plusieurs avantages, comme la teneur élevée en oxydes et une rareté d’éléments radioactifs comme l’uranium et le thorium. Les chercheurs avancent également que l’extraction à partir de ces boues serait moins contraignante que pour les gisements classiques.
Cette découverte , publiée dans la revue Nature, pourrait donc placer le Japon en tête des pays exportateurs et remettre en cause la dépendance mondiale envers la Chine, premier producteur mondial.
90% des ressources exploitées par la Chine
Pékin, qui se voit devenir le leader de la voiture électrique, Détient en effet plus de 20 % des réserves de lithium et contrôle 90 % de la production de terres rares. Et pour se faire, le pays s’accapare des terres à travers le monde et notamment au Congo où se trouvent les plus gros gisements de la planète. Un monopole tel, qu’en 2011, la Chine a été condamnée par l’OMC pour sa politique de réduction de quotas à l’exportation qui tendait le marché.
Ce nouveau gisement pourrait donc redessiner les cartes et être une aubaine pour le Japon. En 2010, les terres rares avaient d’ailleurs été au coeur d’une bataille diplomatique entre les deux pays. Un navire chinois était arrêté après une course-poursuite avec les garde-côtes japonais, naviguant sur la zone maritime que se disputent les deux pays, en mer de Chine . Et Pékin avait contre-attaqué et demandé la libération sur le champ du marin sous peine de mettre fin aux livraisons en « métaux ». Or, ces composants sont d’une importance capitale pour l’industrie japonaise avec des entreprises comme Sony, Toyota ou Toshiba. Tokyo avait dû alors s’exécuter contraint par sa dépendance.
Une demande exponentielle
Les terres rares sont désormais un enjeu stratégique et sont devenus la pierre angulaire de l’industrie du futur.
Précieux aussi, ces autres métaux entrant dans la production des objets électroniques. La demande en lithium pourrait ainsi être multipliée par 30 et celle du cobalt par 20. Et pariant sur une croissance plus rapide que prévu de la voiture électrique, des hedges funds se sont déjà approprié 17 % de la production mondiale de ce dernier, faisant trembler les salles de marchés.
Et l’effervescence n’est pas prête de s’arrêter. S&P s’attend à une nouvelle hausse globale des dépenses d’exploration de 15 à 20 % supplémentaires cette année. La capitalisation boursière des grands groupes du secteur a déjà atteint mi-janvier son plus haut niveau depuis septembre 2014.
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