Bombardements en Syrie : la droite française se désolidarise
L’ambiance s’annonce tendue. Les parlementaires français débattront, sans voter, ce lundi à partir de 17 heures de l’opération militaire menée contre la Syrie, a annoncé dimanche le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, après avoir été reçu comme d’autres responsables politiques, par le Premier ministre, Edouard Philippe. Ce dernier « pourra présenter les opérations, mais également les initiatives diplomatiques de la France », a-t-il indiqué. Et surtout répondre aux très nombreuses critiques qui se sont fait entendre depuis samedi dans les rangs des oppositions, notamment à droite.
Si La République En marche, l’UDI, le PS, des personnalités comme Alain Juppé, Xavier Bertrand ou Manuel Valls ont apporté leur soutien aux bombardements, les dirigeants des Républicains s’en sont, eux, totalement désolidarisés. Loin de toute « union sacrée » comme c’est souvent le cas en matière de défense ou de politique étrangère en France.
Lutter contre les islamistes
Dans une interview au « JDD », Laurent Wauquiez a dit ne pas croire à « l’utilité de frappes punitives ». « Frapper pour frapper, pour donner le sentiment de faire quelque chose, sans qu’il y ait une quelconque stratégie derrière, je n’en comprends ni l’utilité ni le sens. La priorité du Président à l’international doit être de lutter contre les islamistes », a-t-il estimé. Samedi le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, avait été tout aussi sévère. « Ajouter la guerre à la guerre n’a jamais fait avancer la paix. Cette démonstration de force ponctuelle risque d’alimenter le terrorisme », avait-il jugé.
Moins étonnant, La France Insoumise et le Front national ont aussi vertement critiqué les bombardements. Jean-Luc Mélenchon a dit dimanche au Premier ministre son « désaccord complet avec cette opération » et souligné « le risque énorme pris d’un embrasement général dans la mesure où (la zone est) un nid de serpents ». Il a fustigé « l’état d’isolement de la France » et « l’arrogance monarchique » d’Emmanuel Macron. Samedi Marine Le Pen avait estimé que « ces frappes contre la Syrie nous engagent dans une voie aux conséquences imprévisibles et potentiellement dramatiques. La France perd à nouveau une occasion d’apparaître sur la scène internationale comme une puissance indépendante et d’équilibre dans le monde. »
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