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Fourvière veut se hisser au rang de Grand site de France

Avec l’Ecole catholique des arts et métiers (ECAM) comme figure de proue, Fourvière veut s’affirmer comme le sixième campus de France. Un lieu pluridisciplinaire, ouvert aux autres établissements de la Colline, affirme Didier Desplanche, directeur général d’ECAM Lyon.

Malgré une topographie contrainte, cette école d’ingénieurs a choisi de s’agrandir sur ce site collinaire. Un plan de 18 millions d’euros a été engagé, il y a trois ans. Après la rénovation de sa résidence étudiante, décision a été prise de construire en hauteur, d’ajouter un étage supplémentaire sur un ancien atelier. Les futurs locaux sont destinés à abriter des salles de classe, un espace de co-working et deux fab labs pour accompagner la croissance des effectifs de l’école. Elle veut accueillir 2.500 étudiants en 2025, contre 1.400 aujourd’hui.

Coopérer avec les écoles voisines

Un nouveau restaurant universitaire est aussi en cours de construction. Il sera géré par le Crous. Ouvert en septembre, il pourra servir jusqu’à 400 à 500 repas par jour, non seulement aux futurs ingénieurs mais aussi aux élèves de l’Ecole nationale supérieure d’arts et techniques du théâtre (Ensatt) et du conservatoire de musique, situés à proximité. Cet espace de restauration est la première pierre d’une coopération plus large entre les différents établissements d’enseignement supérieur de la colline qui accueillent 12.000 jeunes actuellement.

Pour la deuxième phase de son plan immobilier, l’Ecam réfléchit à l’aménagement d’une nouvelle résidence étudiante couplée à des équipements sportifs : gymnase, salle de fitness, terrain de sport en toiture. 220 à 230 chambres supplémentaires dont 20 % pourraient être réservées à des étudiants du campus non inscrits à l’Ecam. L’école est en discussion pour confier sa gestion au Crous. 20 millions d’euros seront injectés dans ces travaux qui seront réalisés à l’emplacement d’équipements sportifs actuels. Ouverture prévisionnelle de ce nouvel ensemble en 2021.

Le projet est d’ouvrir le cursus des élèves ingénieurs à d’autres disciplines, pour qu’ils puissent bénéficier de l’apport d’autres étudiants en théâtre, musique ou management, d’une culture générale plus large. L’idée de mutualisation peut aussi aller plus loin, par exemple, en mettant quelques places de parking de l’école à disposition des Nuits de Fourvière lors des spectacles nocturnes organisés par le festival lyonnais qui attire plus de 150.000 spectateurs. Le campus de Fourvière veut accueillir 4.000 étudiants supplémentaires dans les cinq prochaines années. En particulier à l’Ecam, à l’Ensatt et chez les Maristes et Lazaristes.

Développer les synergies

Les écoles ont pris conscience du potentiel de l’écosystème de Fourvière fin 2017. « On a tout intérêt à collaborer à la dynamique mise en oeuvre par la ville et la Métropole de Lyon pour décrocher le label ‘Grand site de France’ », souligne Didier Desplanche. A travers cette démarche, les deux collectivités souhaitent mettre en valeur le patrimoine bâti historique et culturel du berceau de la capitale des Gaules tout en ouvrant de nouveaux circuits de découverte dans ce site qui comprend 16,5 hectares de parcs. « Il est nécessaire de coordonner tous les projets pour qu’ils ne soient pas juxtaposés, de développer les synergies et valoriser les atouts paysagers et bâtis de Fourvière », note le maire de Lyon, Georges Képénékian.

Spot touristique

Avec quelque 2,5 millions de visiteurs et pèlerins, Fourvière est le spot touristique le plus fréquenté d’Auvergne-Rhône-Alpes. Pour mieux les accueillir, la Fondation Fourvière a entrepris 20 millions de travaux sur cinq ans avec le soutien de la région. Le musée d’art religieux est réhabilité, la maison des Chapelains transformée en restaurant d’apprentissage, des logements sont aménagés pour des jeunes en service civique.

Ces derniers mois, l’offre hôtelière a été profondément renouvelée avec l’ouverture d’établissements quatre et cinq étoiles en particulier dans un ancien clos religieux. Avec quatre hôtels de luxe, cinq restaurants étoilés parmi les dix-sept de la métropole, et quatre bouchons lyonnais labellisés, Fourvière confirme sa mue entamée depuis vingt ans, suite au classement du Vieux Lyon au patrimoine mondial de l’Unesco.

17 sites ont reçu le label Grand site de France. Parmi eux, le Pont du Gard, le Marais poitevin, la baie de Somme, la pointe du Raz en Bretagne, ou les îles Sanguinaires en 2017. www.grandsitedefrance.com


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