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Aldi et Lidl, cauchemar des enseignes britanniques

Ce n’est pas le seul problème des distributeurs britanniques. Mais, comme dans le cas de la possible fusion entre Sainsbury’s et Asda, il oblige clairement les grands du secteur à faire bouger les lignes. La concurrence des hard-discounters allemands s’est faite, ces dernières années, de plus en plus vive au Royaume-Uni. 

Deux noms sont parvenus à se faire une place sur un marché pourtant déjà très encombré : Aldi, et Lidl. A elles deux, les deux enseignes pèsent désormais 12,6 % du marché. Et non seulement elles continuent de tailler des croupières aux enseignes historiques en leur volant des clients, mais elles font aussi pression sur les marges de tous leurs concurrents.

Erosion des salaires

Aldi, qui a ouvert son premier magasin au Royaume-Uni en 1990, contrôle pas moins de 7,3 % du marché, ce qui le place au cinquième rang, devant les vétérans Co-op et Waitrose. Tandis que les Tesco, Sainsbury’s, Asda et Wm Morrisons, les quatre premiers du marché, ont stagné ou reculé sur les deux dernières années, Aldi a, lui, progressé de 30 % ! Quant à Lidl, il s’est lancé outre-Manche en 1994 et peut aujourd’hui se targuer de détenir 5,3 % du marché, soit la huitième place. 

Les enseignes de hard-discount ont le vent en poupe outre-Manche parce qu’elles y bénéficient d’un environnement favorable. « Les hard discounters performent bien dans les pays où il y a érosion des salaires, comme l’Allemagne depuis les années 2000 et désormais le Royaume-Uni », décryptait récemment Fabrice Montagne, Chief UK and Senior European Economist chez Barclays. L’inflation, ces derniers mois, a certes faibli. Mais pas assez pour que les salaires réels repartent à la hausse.

Qualité du service client

Dans un tel contexte, les Britanniques achètent, de plus en plus, leurs produits de première nécessité chez les hard-discounters, tout en continuant de réserver le reste de leur budget à des marques plus premium. D’autant que les enseignes de hard discount n’ont plus rien à envier à leurs rivales en termes de qualité de leur service client. 

Positionnée sur les prix, une enseigne comme Asda est en concurrence frontale avec les hard-discounters allemands installés sur le marché britannique. Même si elle a consolidé sa troisième place sur un marché dont elle détient 15,6 %, elle leur a cédé plus de terrain que d’autres (elle était à 16,2 % début 2016). Elle a aussi été bousculée par le récent retour en grâce du leader Tesco.


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