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Jérusalem creuse un cimetière souterrain

Le chantier est visible depuis l’autoroute qui relie Tel-Aviv à Jérusalem. Depuis de longs mois, des ouvriers creusent la roche sous les pentes raides du Har Hamenouhot, le principal cimetière de la capitale israélienne, situé à l’entrée de la ville. Confronté à une pénurie d’espace pour enterrer les morts, la première agglomération du pays a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Une société de pompes funèbres et un spécialiste du BTP, Rolzur Tunneling, se sont associés pour créer un complexe funéraire souterrain.

D’un coût de 50 millions de dollars, ce projet financé par la principale société funéraire de Jérusalem revendique son caractère innovant sur le plan mondial. Il a d’ailleurs été sélectionné parmi les finalistes de la compétition organisée à Paris, en décembre dernier, par l’Association internationale des tunnels et de l’espace souterrain. Commencé en 2014, le chantier de la future nécropole, qui devrait dégager entre 22.000 et 24.000 emplacements supplémentaires à compter du 1er semestre 2019, s’apparente à un centre commercial sous terre…

La cavité qui s’ouvrira par deux entrées au pied de la colline comportera au total une douzaine de tunnels s’étendant sur 1,5 kilomètre à plus de 45 mètres de profondeur. Les lieux seront entièrement aménagés pour recevoir les tombes et le public qui viendra s’y recueillir. Enfin, le complexe funéraire sera équipé d’éclairages, d’ascenseurs et de systèmes de ventilation modernes.

Alvéoles préfabriquées

Le tout pour proposer plusieurs types de formules, toutes conformes au rite funéraire juif (qui interdit l’incinération). Dans les salles hautes de dizaines de mètres, les tombes s’étageront le long de parois préfabriquées en matériau synthétique à l’aspect minéral, un brevet déposé par un ingénieur israélien. Au centre des salles, des tombes seront creusées à même le sol. Ailleurs, les tombes seront creusées directement dans la roche, à la différence des alvéoles dans les structures préfabriquées.

« Nous rendons disponibles trois hectares de terrain pour les vivants plutôt que pour les morts », a déclaré Yehuda Bashari, de la société de pompes funèbres de Jérusalem. Sachant que cumulée avec d’autres, l’initiative devrait fournir 100.000 tombes dans les 25 prochaines années, selon le Conseil des cimetières de Jérusalem.

Ce n’est pas la première fois qu’Israël innove dans ce domaine. Il y a quatre ans, le pays avait autorisé la construction de cimetières d’architecture verticale, des édifices s’élevant sur plusieurs niveaux, en périphérie de Tel-Aviv. Des projets de construction similaires avaient alors été envisagés par Paris, Mexico, Pékin ou Bombay. Mais l’Etat hébreu a été l’un des seuls pays à s’engager dans cette voie, au travers d’un plan national approuvé par le gouvernement. Et ce, malgré la vague d’impopularité que ces nouvelles solutions funéraires sont susceptibles de générer…


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