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Parcoursup : la moitié des lycéens dans l’attente d’une proposition

Après des semaines d’interrogations, de contestations et de blocages d’universités, le verdict tant attendu est tombé ce mardi soir. La moitié des 810.000 futurs bacheliers et étudiants en réorientation inscrits sur  le portail Parcoursup  vont devoir patienter. Pas moins de 400.000 candidats sont « en attente » d’une proposition à leurs demandes de voeux dans l’enseignement supérieur. « Plus d’un million de propositions seront faites mardi soir, la moitié des lycéens devraient avoir une ou plusieurs propositions, et un petit nombre qui n’avait demandé que des filières sélectives aura des « non » à toutes leurs demandes, a annoncé ce mardi matin la ministre de l’Enseignement supérieur, sur  France InterIls seront pris en charge par les commissions rectorales dès demain. »

Une réponse avant le bac

Frédérique Vidal, qui cherche à rassurer, a expliqué que le processus était différent de celui des années précédentes : « Les lycéens qui auront des propositions en accepteront certaines, en libéreront d’autres et donc libéreront des places, a-t-elle dit. On s’attend à ce que plusieurs centaines de milliers de places soient libérées. C haque jour, des dizaines de milliers de propositions iront vers les lycéens qui sont en attente ». Un candidat qui reçoit une proposition peut prendre jusqu’à sept jours de réflexion (jusqu’au 17 juin). Les deux principaux syndicats étudiants, la Fage et l’Unef, ont lancé leur traditionnel dispositif d’accompagnement.

Le ministère estime que « deux tiers des lycéens » auront une réponse avant le bac. Après l’examen, ils devraient être plus de 80 % dans ce cas. La ministre s’est engagée à ce que chaque lycéen qui veut poursuivre dans l’enseignement supérieur « ait une proposition avant la rentrée ».

« Jeu délétère »

Le ministère indique néanmoins qu’il devra composer avec « les 70.000 candidats inactifs qui ne répondent jamais à rien parce qu’ils ont changé d’avis, de projet ou ont privilégié une formation hors Parcoursup [15 % des formations, NDLR] ». Or, au vu de l’explosion démographique, cela pourrait ralentir l’algorithme.

A l’inverse, pour fluidifier le système, les jeunes inscrits sur Parcoursup qui avaient candidaté à des formations extérieures à la plateforme, comme Sciences po ou des écoles d’infirmiers, doivent présenter une attestation de désistement à la plateforme pour confirmer leur inscription dans ces établissements, et ne pas bloquer des places qu’ils n’occuperont pas. Les universités ont aussi fait du « surbooking », mais l’entourage de la ministre assure que « tous les étudiants monteront dans l’avion », à la différence des pratiques des compagnies aériennes.

Des éléments qui, mardi soir, ne suffisaient pas à rassurer le syndicat d’enseignants SNESUP-FSU, hostile au nouveau dispositif : « Lors de la procédure normale d’APB, en 2017, 63 % des bacs généraux, 51 % des bacs technologiques et 44 % des bacs professionnels avaient obtenu leur premier voeu, a tweeté l’un de ses responsables Pierre Chantelot. Parcoursup fait pire en laissant 400.000 jeunes sans aucune réponse positive ! »

Frédérique Vidal avait, elle, mardi matin, dénoncé le « jeu délétère » de « ceux qui ont des agendas différents des lycéens (et) qui ont participé au blocage des examens. »


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