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Pourquoi le taux de chômage a rebondi en début d’année

Le coup de mou de l’économie française au premier trimestre a eu un impact sur le marché du travail. L’Insee a annoncé ce mercredi que  le taux de chômage était remonté de 0,2 point au cours des trois premiers mois de 2018, à 9,2 % de la population active. Pour la seule métropole, il est revenu à 8,9 %.

Après avoir atteint un pic à la fin de l’année dernière, la croissance a décéléré,  le PIB ayant progressé de 0,3 % au premier trimestre 2018 contre 0,7 % lors des trois mois précédents. La hausse des prélèvements obligatoires sur les ménages a pesé sur le pouvoir d’achat, et donc sur la consommation, en début d’année.

Mais ce n’est pas la principale explication de ce rebond du taux de chômage. « Après la très forte baisse du taux de chômage au quatrième trimestre 2017, nous anticipions un léger contrecoup au début de l’année 2018 », explique Sylvain Larrieu, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail à l’Insee. Au quatrième trimestre 2017, le chômage avait baissé de 200.000 personnes en France métropolitaine. Début 2018, il a grimpé de 83.000.

Le retour des personnes découragées

Les créations d’emplois ont d’ailleurs été moins nombreuses au premier trimestre 2018 que sur les trois derniers mois de 2017. Mais elles sont restées toutefois fortes.  Entre janvier et mars 2018, le secteur privé a créé 58.000 emplois , contre 81.500 lors des trois mois précédents.

En fait, « quand l’activité s’améliore, les personnes sans-emploi et découragées reviennent et se remettent à chercher du travail », explique Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ces personnes n’étaient pas considérées comme chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT), puisqu’elles ne recherchaient pas activement un emploi. Lorsqu’elles se remettent à faire des démarches actives, alors elles entrent de nouveau dans le calcul du chômage.

Les chiffres publiés ce mercredi sont donc moins négatifs qu’il y paraît. Sur un an, le taux de chômage est toujours orienté à la baisse. Et le chômage de longue durée reste quasi stable d’un trimestre à l’autre et « diminue de 0,5 point sur un an », souligne l’Insee.

Reste deux questions : les créations d’emplois vont-elles rester fortes et les découragés vont-ils revenir sur le marché du travail ? Les deux phénomènes jouent en sens inverse sur le chômage. Si l’on en croit les économistes, les créations d’emplois devraient ralentir, d’autant que de nouveaux emplois aidés devraient être supprimés cette année. L’OFCE table sur environ 190.000 créations d’emplois en 2018. Quant au nombre de personnes découragées qui se remettent à chercher un emploi, là, c’est la grande inconnue.


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