Levée de fonds record pour la PME française du jeu vidéo Voodoo
Dans les jeux vidéo sur smartphone que ses équipes développent et distribuent, Voodoo aurait signé un « perfect » et l’écran aurait clignoté de toute part. Mais c’est bien dans le monde réel des affaires que la start-up française en hypercroissance vient d’exécuter un coup de maître en accueillant Goldman Sachs à son capital. Selon nos informations, le fonds West Street Capital Partners VII, géré par la banque américaine, lui apporte 200 millions de dollars (172 millions d’euros) d’argent frais.
Si Goldman Sachs entre au capital de la jeune PME française créée en 2013, ses fondateurs Alexandre Yazdi et Laurent Ritter en conservent le contrôle. Cet apport de Goldman Sachs va permettre de booster le développement de Voodoo qui, avant même ce chèque record pour une start-up française, pouvait déjà se targuer d’une belle histoire.
Installé à Paris, Montpellier et Strasbourg, le studio cartonne avec ses 150 millions de joueurs actifs chaque mois sur ses « jeux du quotidien » comme « Paper.io » ou « Snake vs Block ». Très simple, ce genre s’adresse au très large public des non-passionnés de jeux vidéo capables, par exemple, de passer des heures à colorier des pixels en évitant des pièges.
Rétention des joueurs
Mais c’est surtout son activité d’éditeur auprès d’autres studios de jeu vidéo mobile, développée depuis deux ans, qui est la plus prometteuse. Elle représente aujourd’hui 75 % de son chiffre d’affaires (tenu secret) et a fait entrer Voodoo dans une autre dimension.
Le studio a choisi de dispenser ses conseils, notamment en rétention de joueurs et en monétisation d’audience, plutôt que de prendre le risque de prototyper lui-même de multiples applications. En échange, il offre aux studios indépendants une somme minimum garantie, voire davantage en cas de succès.
« Nous sommes la société qui génère le plus de téléchargements d’applications de jeu vidéo mobile dans le monde », se réjouit Alexandre Yazdi. Certaines astuces signées Voodoo s’intègrent directement au moment de développer l’application du studio du partenaire. D’autres proviennent de bonnes pratiques de viralité publicitaire sur les réseaux sociaux, à suivre après la sortie du jeu.
Après avoir multiplié par quatre ses effectifs en 2017, Voodoo compte totaliser 150 personnes à la fin de cette année, contre une soixantaine de développeurs et spécialistes du marketing aujourd’hui.
Objectif : 1 milliard de téléchargements
L’objectif 2018, c’est d’atteindre le milliard de téléchargements de copies de ces jeux développés essentiellement par d’autres, contre 300 millions en 2017. Voodoo est déjà la société classée première mondiale en nombre de téléchargements sur l’App Store d’Apple, à l’heure où les recettes de l’industrie du jeu mobile explosent , à 70 milliards de dollars selon les dernières estimations du cabinet d’étude Newzoo.
Une centaine de studios externes travaillent directement au contact des experts de Voodoo et 400 autres profitent de ses outils de tests automatiques permettant de repérer des points d’amélioration. « Nous sommes leader sur le jeu vidéo mobile ultra-casual, nous voulons désormais nous étendre vers d’autres marchés comme les applications sociales et média », poursuit Alexandre Yazdi.
L’argent de Goldman Sachs doit permettre l’embauche de professionnels en technologies relativement éloignées de l’univers du jeu vidéo mobile, comme l’architecture des réseaux de serveurs. L’entreprise se dit en phase d’exploration et d’expérimentation tous azimuts.
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