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Latécoère ouvre son usine du futur à Toulouse

Automatiser au maximum la fabrication pour maintenir l’emploi en France, c’est le choix fait par le sous-traitant aéronautique Latécoère avec sa nouvelle usine 4.0 inaugurée lundi dernier à Toulouse. Quittant son site historique de Périole enclavé dans la ville, le fabricant de portes et de câblage d’avion a investi 37 millions d’euros dans cette unité de 6.000 mètres carrés dévolue à la production de pièces de portes en aluminium, dans la zone de Toulouse Montredon. Une extension de 3.000 mètres carrés pour le traitement de surface, d’un coût de 10 millions, ouvrira en 2020. L’usine emploie moins de 100 personnes et en comptera 150 avec le transfert de la chaudronnerie et du traitement de surface. Pour ses investissements et la R&D, le groupe a obtenu un crédit de 55 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement.

Alors que Latécoère  sort d’une période délicate qui s’est soldée par la suppression de 236 emplois en France dans son programme Transform 2020, cette « usine du futur » fait figure de vitrine. « Elle permet au groupe de rayonner en Europe et nous en avons besoin pour la reconquête commerciale », a souligné la directrice générale, Yannick Assouad. Elle reprend les fabrications de pièces du site de Périole et y ajoute des productions qui étaient sous-traitées. Le groupe souhaite ainsi mieux maîtriser la qualité mais il veut aussi rapatrier de la production en l’absence de nouveau programme. « Nous achetons 60 % de la valeur ajoutée et nous voulons descendre au-dessous de 50 % à la fin de notre réorganisation industrielle en 2020 », dit Yannick Assouad. 

Machines autonomes

Pour produire 500.000 pièces par an avec moins de salariés, la nouvelle usine sera équipée progressivement de dix machines d’usinage à 5 axes automatisées reliées à des robots de chargement de la matière et de déchargement. Le personnel n’effectue plus que la surveillance et la maintenance des machines qui ont une autonomie de 18 heures ! Le contrôle non destructif est automatisé et la numérisation permet de suivre l’état de la production. « Le cycle de fabrication va passer de trois mois à trois semaines pour dépenser moins de cash dans la matière et le stock », se félicite la directrice. 

Mais dans le même temps, le groupe continue de délocaliser « ce qui n’est pas automatisable ». Il vient d’ouvrir une unité en Bulgarie qui emploiera 200 personnes, pour délester l’usine de portes d’avions de Prague (900 salariés), qui a du mal à recruter pour l’augmentation de la construction de l’A320. Il a aussi ouvert en 2016 une unité au Maroc de 280 personnes. Désormais, plus de la moitié de ses 4.450 salariés sont à l’étranger. 


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