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CFDT : une audience en progression, mais des effectifs qui stagnent

La CFDT a ravi l’an dernier la première place à la CGT dans le privé. La première a vu son score aux élections professionnelles passer de 26 % à 26,37 % quand la seconde a rétrogradé de 26,77% à 24,85 %. Pour devenir le premier syndicat français, il reste cependant encore une marche à franchir à la centrale de Laurent Berger : elle est toujours deuxième en comptant les fonctionnaires. En 2013, l’organisation de Philippe Martinez a recueilli 100.000 voix de plus que le demi-million de suffrages de la CFDT, qui a recueilli 19,20 % des voix. Pour que la bascule totale ait lieu, il faudra que l’écart se réduise de 20.000 voix lors du rendez-vous électoral du 6 décembre dans la fonction publique.

Première chez les cadres

Quel qu’en soit le résultat, le résultat de la CFDT dans le privé est déjà une victoire. D’autant qu’elle est aussi la centrale qui a passé dans le plus de branches le seuil de représentativité de 8 % : 418 contre 410 pour la CGT, 349 pour FO, 302 pour la CGC et seulement 203 pour la CFTC. Cela dit, elle n’est pas le syndicat qui a le plus progressé. La palme revient à la CGC. Celle-ci a engrangé 81.130 suffrages supplémentaires entre 2013 et 2017, 20.000 de plus que la CFDT qui est à égalité avec l’UNSA. La centrale de Laurent Berger reconnaît par ailleurs dans son rapport d’activité avoir obtenu « des résultats décevants au regard de l’investissement militant » dans les plus petites entreprises et ce document alerte aussi sur la stagnation de la représentativité chez les cadres, à un niveau il est vrai élevé puisqu’elle y a confirmé sa première place.

Si la dynamique électorale est avérée, ce n’est pas le cas de celle des adhésions. « Alors que la CFDT n’a cessé d’améliorer son audience, son nombre d’adhérents stagne depuis 12 ans et la clôture de 2016 a été négative », note le projet de résolution soumis aux militants alors que le syndicat vient de se livrer à une opération transparence sur ses effectifs.

50 ans de moyenne d’âge

Laurent Berger a saisi la victoire électorale dans le privé pour mettre fin à la fiction d’un syndicat de plus de 800.000 syndiqués, qui permettait aux Cédétistes de se consoler d’être dépassés électoralement par la CGT en affichant une centaine de milliers d’adhérents de plus. Des commissaires aux comptes en attestent désormais, la CFDT compte 623.802 membres, donc moins que la CGT. Il s’agirait d’en gagner 20 % en quatre ans, soit 125.000. Trop ambitieux ? Un amendement discuté en congrès propose de diviser l’objectif par deux. 

Une telle progression permettrait en tout cas de rajeunir les troupes qui comptent 11,17 % de cadres et 49,5 % de femmes. Si près de 94 % des adhérents sont des actifs, la moyenne d’âge est assez élevée : 50 ans environ. Et seulement 8 % des adhérents a moins de 35 ans.


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