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Protection sociale : les principales déclarations d’Emmanuel Macron

C’était, selon l’Elysée, un « discours stratégique » dans lequel Emmanuel Macron voulait « redonner de la cohérence » à son approche sociale. Après un début de cacophonie dans son gouvernement sur une réforme des aides sociales et alors que dans une vidéo  il fustige le « pognon de dingue » que coûtent les aides sociales sans endiguer la pauvreté, le chef de l’Etat s’est exprimé devant le congrès de la Mutualité française à Montpellier.

Emmanuel Macron a annoncé une loi sur le financement de la dépendance, et critiqué un système de lutte contre la pauvreté et l’exclusion qui « prévient mal, qui stigmatise encore et est trop complexe » et « peu humain ».

« La solution n’est pas de dépenser toujours plus d’argent » juge-t-il, appelant à « une justice sociale effective plutôt que des incantations ». Il a estimé qu’il ne fallait pas se « contenter de la redistribution monétaire » et souhaité des solutions « plus efficaces que de l’argent mis sur la table ».

Retrouvez ci-dessous les principales déclarations du chef de l’Etat : 

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« Une vie digne ». « Justice sociale, solidarité, dignité, ce sont les engagements républicains […]. Nous continuons à promettre à chaque Français ses droits fondamentaux […] mais dans les faits, ce que nous constatons c’est que tous les jours l’effectivité de ces droits est remise en cause […] Notre système aujourd’hui est plus inégalitaire qu’il y a trente ans », commence le chef de l’Etat. « Notre Etat-Providence ne garantit pas suffisamment les conditions d’une vie digne. C’est cela que je veux pour ce quinquennat : une vie digne. »

« La solution n’est pas de dépenser toujours plus d’argent […]. La question est de regarder en face trois grands défis : la santé, l’âge et l’exclusion », explique Emmanuel Macron, qui pose trois principes : « la prévention, l’universalité, la dignité ».

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Sur la santé : Le chef de l’Etat dénonce « le trop grand nombre d’actes inutiles, la surmédication ».

Sur l’âge : « Nous dépensons beaucoup pour notre système de retraite. Malgré toutes ces réformes nous n’avons pas réussi à reconstruire la confiance de nos concitoyens dans la durée : certains pensent qu’ils n’auront pas de retraite. La défiance s’est installée […] Nous avons 42 régimes. Ces petites différences et petites inégalités […] ne correspondent plus au défi contemporain ».

Sur l’exclusion : « Regardons la réalité en face. Nous avons dépensé de plus en plus pour ce sujet. Mais avons-nous réglé le problème ? Non ! […] Avons-nous mieux accompagné ? Rarement. »

« La solution est de s’attaquer au problème à la racine. »

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Sur le reste à charge zéro. Le chef de l’Etat salue « une conquête sociale essentielle » et un investissement qu’il « assume » avec le reste à charge zéro, qui permettra à tous les Français d’avoir accès à des prothèses dentaires et auditives et des lunettes gratuites.

Le chef de l’Etat insiste aussi sur des mesures de prévention : « Si nous prévenons mieux, nous dépenserons moins ».

Interpellé par des personnes dans l’assistance, Emmanuel Macron s’est dit « prêt à discuter de la fiscalisation » des mutuelles.

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Sur le système de santé. « Nous devons intervenir plus tôt, plus massivement, en nous mobilisant tous. […] Pour répondre à ces défis, nous devons réussir à transformer notre modèle historique. » « Il faut passer d’une logique de gestion de l’offre de soins, à une logique de demandes fondées sur les services à rendre à la population sur le territoire […] Il faut décloisonner la médecine de ville et la médecine hospitalière. »

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Sur la réforme des retraites. « Un euro cotisé devra donner pour tous les mêmes droits. C’est la clef pour retrouver la justice et la confiance dans le système […] Une loi sera présentée début 2019 et sera votée au premier semestre 2019. Un temps de transition sera ensuite accordé […] Ce ne sera pas une énième réforme budgétaire. ».

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Financement de la dépendance. Emmanuel Macron a annoncé une loi votée avant fin 2019.

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« Réinvestir dans la personne » : « Ce que nous sommes en train de faire, c’est de construire les nouvelles sécurités individuelles qui ne sont plus de statuts. C’est la possibilité à chaque instant de la vie d’être réformé et réorienté […] Ce qu’il nous faut faire c’est réinvestir dans la personne, responsabiliser plus. Il nous faut sortir d’une logique de guichet pour une logique d’accompagnement ».


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