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Le Grand Paris planche sur la transformation des autoroutes

Ce serait une vraie révolution. Transformer le périph, les voies rapides et les autoroutes autour de Paris en avenues ouvertes aux bus, vélos, voire en promenades vertes bordées de parcs. L’idée fait enfin consensus, même si le bouclage du tour de table financier a été laborieux. Etat, région, Ville de Paris, département de Seine-Saint-Denis, Métropole du Grand Paris, association des maires de France, Roissy Pays de France, Paris Terres d’Envol et Est Ensemble, se sont mis d’accord autour du Forum métropolitain du Grand Paris (ex-Paris Métropole), pour avaliser le lancement d’une consultation internationale sur le sujet à l’horizon 2030 puis 2050.

JO oblige, des premières solutions doivent être proposées pour 2024, notamment pour améliorer la fluidité et l’environnement tant décrié de l’A1 menant à l’aéroport Roissy-CDG. « La multiplication des décideurs et financeurs des routes rend le sujet complexe, mais c’est déjà une avancée majeure que d’avoir tous ces acteurs autour de la table », estime Jean-Yves Le Bouillonnec, président du Forum métropolitain, syndicat mixte qui rassemble les élus du Grand Paris.

Appel d’offres publié 

La perspective des JO a joué pour rassembler tout le monde autour de la table. L’initiative a été poussée par Paris. Mais le consensus n’a pas été immédiat. En mars, la région n’avait pas donné son feu vert. Le coût de l’étude, 2,7 millions d’euros, est financé à hauteur d’un million par la région, de 1 million par la Ville de Paris, et 200.000 euros par l’Etat.

L’opération est rentrée dans le dur. L’appel d’offres a été publié le 8 juin pour sélectionner les quatre équipes pluridisciplinaires (architectes, urbanistes, ingénieurs et économistes) qui plancheront sur le devenir de ces grands axes routiers. Ils devront transformer quelque mille kilomètres de routes à la limite de la saturation. Outre le périphérique parisien, dont le déclassement est envisagé, sont concernés notamment l’A1, l’A3, l’A4, l’A5, l’A6 ou la N118.

Diminuer la pollution

Les équipes seront choisies en septembre. Elles présenteront leurs projets au grand public entre mai et août 2019. Selon le cahier des charges assez large, les solutions doivent améliorer le fonctionnement du réseau routier (optimiser les flux, réduire la saturation aux heures de pointe,..), diminuer la pollution, le bruit, et les accidents, mieux intégrer les « autoroutes urbaines dans l’environnement » (mettre fin aux coupures urbaines, valoriser le foncier autour) et trouver des financements.

Cette réflexion sur la mobilité n’est pas nouvelle. Un groupe de travail, Mobilités 2030, créé il y a un an et demi, a abouti à un  Livre blanc publié en mars. L’idée de transformer ces infrastructures jugées obsolètes fait du chemin. La Ville de Lyon a fait déclasser en décembre 2016 le tronçon de l’autoroute A6 qui traverse le coeur de la ville.

Tronçons prioritaires

Des métropoles dans le monde ont déjà sauté le pas, comme New York, Montreal, ou Seoul. L’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Ile-de-France s’est penché sur ces initiatives dans une étude de 2016 « La ville après l’autoroute : étude de cas » . Pour aller plus vite, le prochain comité de pilotage du Forum métropolitain, le 6 juillet, fixera une liste des tronçons prioritaires à aménager.


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