EconomieIdées - Débats

Les douteuses affaires de Lionel Messi

Toute lumière a sa part d’ombre. Lionel Messi n’y échappe pas. Second sportif le mieux payé au monde derrière le boxeur américain Floyd Mayweather, selon le  classement « Forbes » publié en juin dernier , celui que l’on surnomme « la pulga » (la puce) pèse plus de 110 millions de dollars (salaires, revenus publicitaires, droits à l’image…).

Quintuple Ballon d’or de la Fifa , champion d’Espagne à sept reprises et quatre fois vainqueur de la Ligue des champions avec le FC Barcelone, Lionel Messi collectionne les superlatifs. Considéré comme étant le meilleur joueur de football du monde actuel, la « pulga » a quitté les fastes du mondial, en Russie, éliminé en quart de finale . Ce magicien du ballon rond capable de faire basculer un match à lui seul, n’en a pas pour autant fini avec les projecteurs. Sauf que ceux-ci sont nettement moins laudateurs. Aux prises avec la justice espagnole pour raison fiscale, Lionel Messi collectionne les affaires douteuses.

Peine de prison

En 2013, il est accusé d’avoir caché au fisc espagnol de juteux contrats d’images, pour un montant global de 10 millions d’euros, avec des firmes internationales telles qu’Adidas, Pepsi ou Danone, conclus entre 2007 et 2009.

L’affaire s’est soldée en mai 2017 par une  condamnation à vingt et un mois de prison et une amende de près de 2 millions d’euros . L’enquête révèle tout un système de société-écran au Royaume-Uni, en Suisse, au Belize et en Uruguay. Les ennuis auraient pu en rester là sans l’affaire des Panama Papers en avril 2016.

Une société au Panama

Les  documents confidentiels publiés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICJ) révèlent que Lionel Messi et son père, Jorge Messi, en charge de la gestion des intérêts du fils prodigue, sont à la tête depuis 2013 de Mega Star Entreprises, une société offshore basée au Panama. « La société panaméenne évoquée par ces informations est complètement inactive et n’a jamais eu de fonds ni de comptes courants ouverts », avait alors  tenté de rassurer Lionel Messi pour sa défense .

De nouveaux documents issus des archives du cabinet d’avocats Mossack Fonseca, au centre de ce scandale fiscal planétaire, montrent en janvier dernier que la star a menti, ou du moins ses avocats.  Mega Star Entreprises n’avait pas cessé ses activités en juin dernier, assure « Le Monde », membre de l’ICJ.

Soupçons sur sa fondation

Toujours sur la base des Panama Papers, une autre affaire douteuse émerge. La prime à la signature et le « bonus de loyauté » prévus dans le nouveau contrat liant Lionel Messi au FC Barcelone (133,5 millions d’euros au total) n’ont pas seulement servi à récompenser la fidélité du joueur. La somme aurait permis d’éponger une embrouille fiscale via le versement, par le club, de 7,5 millions d’euros à la Fondation Léo Messi.

Créée en 2008, son objet est de permettre aux enfants les plus vulnérables d’accéder à l’éducation et aux soins.  La fondation, elle-même, est aussi sur la sellette . Elle est soupçonnée d’avoir organisé des matchs de football en faveur d’enfants réfugiés syriens. Une intention louable si ce n’est que la presque totalité des recettes a atterri dans les poches de stars du football déjà multimillionnaires.

Le rôle du père

Discret, affable, Lionel Messi est-il un escroc ? A sa décharge, il n’est pas le seul footballeur à être cité dans l’affaire des Panama Papers. Le nom de la star portugaise, Cristiano Ronaldo, apparaît également. Son père, Jorge Messi, est probablement plus à blâmer. Lors d’une audience avec le juge d’instruction, Lionel Messi n’avait pas hésité à le charger. « Je ne regarde pas ce que je signe. Si mon père dit que je devrais signer, je le ferai les yeux fermés. Je ne me concentre pas là-dessus. Je ne pose pas de questions ». C’est bien là son tort.


Continuer à lire sur le site d’origine