EconomieIndustrie - Services

Rénové, le musée de Lodève se veut un moteur du développement économique de sa région

Après quatre ans de travaux moyennant 11 millions d’euros injectés par tous les échelons territoriaux, de l’intercommunalité à l’Europe, et par des mécènes, le Musée de Lodève convie le visiteur à un voyage 540 millions d’années en arrière. Installé dans l’hôtel du Cardinal de Fleury, il ambitionne de devenir une vraie locomotive touristique pour cette ville de l’Hérault de 7.500 habitants.

Créé en 1957 afin de réunir des collections de sciences de la terre et d’archéologie, enrichi en 1972 du fonds d’atelier de 600 sculptures de Paul Dardé surnommé « le second Rodin », ce musée attirait jusqu’ici 40.000 visiteurs par an, notamment par la qualité de ses expositions temporaires : il espère à présent doubler ce chiffre.

Sa scénographie fait de la moindre trace de pluie tombée il y a 285 millions d’années, de la plus petite empreinte de pas trouvée dans une grotte il y a 9.000 ans, « l’occasion d’un récit ludique mais validé scientifiquement afin que ces éléments deviennent familiers et intelligibles », explique Ivonne Papin-Drastik, directrice du musée. Et c’est tout le territoire environnant de Lodève et du Larzac qui prend sens, du Grand Site du Salagou au Cirque de Navacelles inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, l’objectif étant de doper du même coup le tourisme aux alentours.

Muséographie interactive

L’entrée se fait par la « salle du passage » et son puits de lumière dont les murs traités en béton brut rappellent les strates de la géologie. La muséographie immersive et interactive est signée de professionnels aguerris : l’agence Projectiles (Grand  musée du Parfum à Paris, Galerie de l’histoire du Château de Versailles) et AG Studio ( Musée de la chasse et de la nature à Paris, Musée de la Romanité à Nîmes, des  Beaux-Arts de Nantes, Cité de la Préhistoire d’Orgnac,  Mucem à Marseille).

Le design graphique a été confié à Polygraphik et Lebleu Denastas (Musée de l’Homme, Confluences à Lyon) et les films multimédia ont été réalisés par « Les Fées spéciales » qui ont accompagné les films de  Michel Ocelot (« Kirikou et la sorcière », « Azur et Asmar »). Résultat : de multiples niveaux de lecture. « Ce n’est pas un musée de spécialistes mais un lieu de partage entre sachants et néophytes, alliant rigueur et délectation », commente Florent Sauzedde, d’AG Studio.

Superficie doublée

La superficie de l’institution est passée de 1.000 mètres carrés à près de 2.500. « Tout ceci représente un poids financier pour nos collectivités mais il fallait un musée qui, par sa restauration patrimoniale, puisse être une carte importante du développement économique », souligne Jean Trinquier, président de la Communauté de communes Lodévois et Larzac qui regroupe 14.000 habitants.

L’équipement, en régie directe, bénéficiera d’un budget de fonctionnement de 1,8 million d’euros, salaires compris. Pour Fadilha Benammar Koly, vice-présidente de l’intercommunalité, il va permettre non seulement « une meilleure conservation des oeuvres mais une plus grande accessibilité du public, constituant une invitation à l’égard des plus réfractaires à entrer dans un musée ».


Continuer à lire sur le site d’origine