EconomiePME - Régions

Trois candidats à la reprise de l’aciérie Ascoval

L’aciérie Ascoval verra-t-elle le bout du tunnel ? En redressement judiciaire depuis le 10 janvier dernier, l’entreprise est en période d’observation jusqu’au 26 novembre. Elle bénéficie jusqu’à janvier 2019 d’un volume d’activité garanti par ses anciens actionnaires Vallourec (40 %) et Ascometal, repris par le suisse Schmolz + Bickenbach. Une échéance avait été fixée au 23 juillet pour recueillir les offres de reprise de ce site moderne, mais qui ne fabrique que des produits semi-finis, des barres de gros diamètre, jadis transformés en tubes par Vallourec.

Tous les projets, regardés de très près par Bercy, en appellent d’ailleurs clairement à Vallourec, ancien propriétaire de l’aciérie pour prolonger les engagements de volume de fabrication, le temps de mener à bien les réorganisations industrielles proposées.

Présentation des offres

Deux candidats ont présenté formellement leur offre mardi matin 17 juillet devant le comité de direction et le comité d’entreprise. Le troisième, Monaco Resources, a préféré reprendre sa copie pendant l’été, suite à un refus formel de Vallourec de prolonger ses achats de volumes (135.000 tonnes) au même tarif pendant un an.

La candidature de Michel Goueffon s’appuie sur un énorme marché de 4 milliards d’euros sur cinq ans, de plaques d’acier (brames) destinées à la fabrication d’un gazoduc au Moyen-Orient. Un holding luxembourgeois devrait être créé, pour lancer un fonds d’investissement qui serait actionnaire à 100 % d’Ascoval. Ce projet prévoit une nouvelle lignée de coulée continue pour réaliser le produit fini, soit un investissement minimum de 150 millions d’euros. Une seconde lignée de coulée continue devrait suivre à terme pour atteindre les tonnages nécessaires, portant le site à 500, voire 550 personnes. Mais Michel Goueffon estime qu’il faudra au moins dix-huit mois pour mettre en place ce nouveau dispositif industriel, et demande, lui aussi, un nouvel engagement de Vallourec pour favoriser la période de transition.

Train à fil

Le dernier projet émane d’Altifort. Créé en 2013, ce groupe industriel emploie 1.240 salariés pour un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros cette année et revendique 23 millions d’euros de fonds propres. Son cofondateur, Bart Gruyaert, explique « aux Echos » que son objectif est de créer des produits à valeur ajoutée en implantant sur les halles voisines de Vallourec un train à fil, qui générerait 130 emplois. Altifort, qui devrait officialiser l’acquisition d’une tréfilerie ce jeudi, met en avant une logique d’intégration vertueuse, permettant notamment d’autoconsommer 150.000 tonnes d’acier.

Il prévoit un investissement de 85 millions d’euros, mais demande lui encore une prolongation du soutien de Vallourec, un peu plus réduite (20.000 tonnes d’aciers spéciaux, et 50.000 tonnes d’acier ordinaire). « Il faut absolument que les actionnaires historiques prolongent leur garantie. L’Etat doit résoudre le problème de 2019 », juge Bart Gruyaert. « Le problème, c’est que le choix du repreneur sera plus le fait de Vallourec que la décision du tribunal de commerce », déplore un très proche observateur du dossier.

Les échéances prévues initialement vont probablement être repoussées. Une audience du tribunal de commerce reste prévue le 26 septembre. La direction d’Ascoval se veut très confiante sur l’exercice en cours. « Nous ferons 245.000 tonnes cette année, en ligne avec notre budget, et notre trésorerie est confortable », déclare Cédric Orban, directeur d’Ascoval.


Continuer à lire sur le site d’origine