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Des clients Uber victimes de la « fraude au vomi » aux Etats-Unis

Déjà visé par plusieurs polémiques , Uber est maintenant pointé du doigt aux Etats-Unis après la révélation d’une arnaque mise au point par certains de ses chauffeurs. Une escroquerie au surnom peu ragoûtant : la « fraude au vomi ».

C’est le « Miami Herald » qui  a dévoilé lundi l’existence de cette arnaque  après avoir repéré de nombreuses plaintes sur les réseaux sociaux. Dans les faits, l’escroquerie est simple : après avoir effectué une course sans histoire, le chauffeur dépose une réclamation sur l’application d’Uber et facture des frais de nettoyage au client. Pour étayer son mensonge, il ajoute à la plainte de fausses photos montrant la banquette de son véhicule souillée par des vomissures.

Et la somme peut-être importante. Selon les tarifs affichés par Uber  sur son site internet , les frais, quel que soit le pays, peuvent aller de 20 dollars pour une « saleté mineure » jusqu’à 150 dollars pour un incident « impliquant une quantité significative de fluides corporels à l’intérieur du véhicule ». Un dédommagement censé indemniser le chauffeur pour les frais de nettoyage et le temps perdu à remettre sa voiture en état.

Un parcours du combattant

Si l’arnaque commence seulement à s’ébruiter aux Etats-Unis, elle serait loin d’être nouvelle selon une conductrice Uber interrogée par le « Miami Herald » : « C’est une technique qui existe depuis longtemps. Beaucoup de gens ne vérifient pas leurs relevés de carte de crédit ou leurs mails. Du coup, les conducteurs en profitent et empochent les 150 dollars », a-t-elle expliqué au quotidien de Floride.

Et quand les clients découvrent le pot-aux-roses, c’est le début d’un véritable parcours du combattant pour être remboursé. Si l’application d’Uber permet bien de contester les frais de nettoyage, il est difficile de convaincre la plateforme de VTC de sa bonne foi, cette dernière tenant pour preuve les fausses photos envoyées par le chauffeur.

Des chauffeurs démasqués

A force de patience et après plusieurs mails de réclamation, Uber peut toutefois accepter d’enquêter sur le litige entre le client et le chauffeur. Mais là encore, le remboursement n’est pas garanti. De quoi décourager les victimes.

Selon le « Miami Herald », certains clients ont dû aller jusqu’à faire opposition sur leur carte de crédit pour ne pas être débité par Uber, ce qui leur a valu une exclusion de la plateforme de VTC. Pour éviter ce genre de déconvenues, des internautes américains conseillent même aux passagers de prendre des photos de l’intérieur du véhicule à la fin de la course.

Contacté par le quotidien de Miami, Uber n’a pas souhaité communiquer le nombre de chauffeurs démasqués pour « fraude au vomi », mais a reconnu que ce genre de dérives existait. « Avec 15 millions de voyages par jour, nous ne sommes malheureusement pas à l’abri de ce type d’incidents », a affirmé l’entreprise, précisant qu’elle prenait « des mesures appropriées », pouvant aller jusqu’à l’exclusion de la plateforme, pour les chauffeurs malhonnêtes.

Pour autant, le géant des VTC a tenu à défendre son système de frais de nettoyage en précisant que ces arnaques restaient marginales, alors que ses chauffeurs sont souvent  confrontés à des clients ivres ou indélicats . « Dans la grande majorité des cas, les frais de nettoyages sont légitimes et répondent à un véritable incident », a rappelé Uber.


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