EconomieMonde

Pour ou contre le changement d’heure ? Fin du vote le 16 août

Avancer d’une heure en été, reculer d’une heure en hiver… Faut-il abandonner ce rituel ? La Commission européenne pose la question à tous ses citoyens à travers  une consultation publique en ligne, à laquelle il est possible de répondre jusqu’au 16 août.

Depuis une directive de 2001, les changements d’heure sont appliqués de manière uniforme dans l’ensemble de l’Union. Une pratique dont l’intérêt est aujourd’hui remis en cause par le Parlement européen. Le 8 février dernier, les députés ont voté en faveu r d’une « évaluation complète » du système actuel et éventuellement une « proposition de révision », par 384 voix pour et 153 contre.

A la suite de cette recommandation du Parlement, la Commission européenne a donc entrepris « d’examiner le fonctionnement des actuelles dispositions européennes relatives à l’heure d’été » et de « recueillir les points de vue des citoyens européens, des parties prenantes et des Etats membres », est-il précisé  dans un document officiel.  L’accord de chaque dirigeant des 28 Etats membres sera in fine nécessaire pour que la résolution devienne applicable.

Pourquoi remettre en cause le changement d’heure ?

Plusieurs études scientifiques suggèrent que ce décalage horaire perturbe  le délicat rythme circadien du corps humain, provoquant des troubles du sommeil, et donc du stress et de la fatigue. Les personnes âgées et les enfants seraient les plus affectés. « Les données sur les effets globaux sur la santé restent peu concluantes », tempère toutefois la Commission.

Au printemps, la privation de sommeil due à l’avancement de l’horloge pourrait également augmenter le risque d’accidents de la route. La Sécurité routière française a d’ailleurs organisé une  campagne de sensibilisation à ce sujet en 2016. « Chaque année, les jours suivant le changement d’heure enregistrent un pic d’accidentalité de +40 % pour les piétons en fin de journée », alertait-elle.

Un système « obsolète »

Enfin, le système du changement d’heure « est devenu obsolète », soutient Karima Delli, eurodéputée écologiste française à l’origine de la résolution. Mise en place pour profiter plus longtemps de la lumière naturelle, et donc faire des économies d’énergie, l’heure d’été ne donne pas des résultats « probants », critique-t-elle.

« De ces économies, il faut déduire la consommation accrue d’énergie due au chauffage le matin au moment du changement horaire et la consommation de carburant supplémentaire engendrée par l’augmentation possible du trafic le soir quand il fait plus clair », argumentait déjà la Commission européenne en 2007.

Et quel est l’intérêt d’un changement d’heure dans les pays du nord où le soleil ne se couche jamais en été ? C’est le cas de la Finlande, où une pétition visant à abolir cette pratique  a recueilli plus de 70.000 signatures cette année.

Des rues plus sûres

Le changement d’heure a cependant des partisans, comme l’eurodéputé français Renaud Muselier (LR). « En l’absence d’étude d’impact poussée », cet abandon du changement serait « ridicule », fustige-t-il. « L’Europe doit intervenir moins et mieux et surtout à bon escient. »

Garder un changement d’heure serait aussi  un atout en termes de sécurité publique. Un article paru dans « The Review of Economics and Statistics » suggère que les rues sont plus sûres lors du passage à l’heure d’été (réduction du taux de vols). Ces soirées ensoleillées favorisent également la pratique de toutes sortes de loisirs.

Au niveau européen, si les pays membres étaient autorisés à choisir ou non des dates de changement d’heure, cela « porterait préjudice au marché intérieur en entraînant une hausse des coûts des échanges transfrontières, des désagréments dans l’organisation des transports, des communications et des voyages », ajoute la Commission européenne.

Adopté en France en 1976

Un changement d’heure saisonnier a été  mis en place en France dès 1923, avant d’être abandonné lors de la Seconde guerre mondiale, puis de nouveau adopté en 1976, au début de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.

En raison de la faible variation de la durée des journées dans les régions proches de l’équateur, ce sont surtout les pays tempérés qui pratiquent les changements d’heure. Aujourd’hui, la majorité des Etats membres de l’UE passent chaque année à l’heure d’été, une décision qui remonte généralement à la Première et la Seconde Guerre mondiale, ou à la crise pétrolière des années 1970.


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Pour ou contre le changement d’heure ? Fin du vote le 16 août

Avancer d’une heure en été, reculer d’une heure en hiver… Faut-il abandonner ce rituel ? La Commission européenne pose la question à tous ses citoyens à travers  une consultation publique en ligne, à laquelle il est possible de répondre jusqu’au 16 août.

Depuis une directive de 2001, les changements d’heure sont appliqués de manière uniforme dans l’ensemble de l’Union. Une pratique dont l’intérêt est aujourd’hui remis en cause par le Parlement européen. Le 8 février dernier, les députés ont voté en faveu r d’une « évaluation complète » du système actuel et éventuellement une « proposition de révision », par 384 voix pour et 153 contre.

A la suite de cette recommandation du Parlement, la Commission européenne a donc entrepris « d’examiner le fonctionnement des actuelles dispositions européennes relatives à l’heure d’été » et de « recueillir les points de vue des citoyens européens, des parties prenantes et des Etats membres », est-il précisé  dans un document officiel.  L’accord de chaque dirigeant des 28 Etats membres sera in fine nécessaire pour que la résolution devienne applicable.

Pourquoi remettre en cause le changement d’heure ?

Plusieurs études scientifiques suggèrent que ce décalage horaire perturbe  le délicat rythme circadien du corps humain, provoquant des troubles du sommeil, et donc du stress et de la fatigue. Les personnes âgées et les enfants seraient les plus affectés. « Les données sur les effets globaux sur la santé restent peu concluantes », tempère toutefois la Commission.

Au printemps, la privation de sommeil due à l’avancement de l’horloge pourrait également augmenter le risque d’accidents de la route. La Sécurité routière française a d’ailleurs organisé une  campagne de sensibilisation à ce sujet en 2016. « Chaque année, les jours suivant le changement d’heure enregistrent un pic d’accidentalité de +40 % pour les piétons en fin de journée », alertait-elle.

Un système « obsolète »

Enfin, le système du changement d’heure « est devenu obsolète », soutient Karima Delli, eurodéputée écologiste française à l’origine de la résolution. Mise en place pour profiter plus longtemps de la lumière naturelle, et donc faire des économies d’énergie, l’heure d’été ne donne pas des résultats « probants », critique-t-elle.

« De ces économies, il faut déduire la consommation accrue d’énergie due au chauffage le matin au moment du changement horaire et la consommation de carburant supplémentaire engendrée par l’augmentation possible du trafic le soir quand il fait plus clair », argumentait déjà la Commission européenne en 2007.

Et quel est l’intérêt d’un changement d’heure dans les pays du nord où le soleil ne se couche jamais en été ? C’est le cas de la Finlande, où une pétition visant à abolir cette pratique  a recueilli plus de 70.000 signatures cette année.

Des rues plus sûres

Le changement d’heure a cependant des partisans, comme l’eurodéputé français Renaud Muselier (LR). « En l’absence d’étude d’impact poussée », cet abandon du changement serait « ridicule », fustige-t-il. « L’Europe doit intervenir moins et mieux et surtout à bon escient. »

Garder un changement d’heure serait aussi  un atout en termes de sécurité publique. Un article paru dans « The Review of Economics and Statistics » suggère que les rues sont plus sûres lors du passage à l’heure d’été (réduction du taux de vols). Ces soirées ensoleillées favorisent également la pratique de toutes sortes de loisirs.

Au niveau européen, si les pays membres étaient autorisés à choisir ou non des dates de changement d’heure, cela « porterait préjudice au marché intérieur en entraînant une hausse des coûts des échanges transfrontières, des désagréments dans l’organisation des transports, des communications et des voyages », ajoute la Commission européenne.

Adopté en France en 1976

Un changement d’heure saisonnier a été  mis en place en France dès 1923, avant d’être abandonné lors de la Seconde guerre mondiale, puis de nouveau adopté en 1976, au début de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.

En raison de la faible variation de la durée des journées dans les régions proches de l’équateur, ce sont surtout les pays tempérés qui pratiquent les changements d’heure. Aujourd’hui, la majorité des Etats membres de l’UE passent chaque année à l’heure d’été, une décision qui remonte généralement à la Première et la Seconde Guerre mondiale, ou à la crise pétrolière des années 1970.


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