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Artisans, professions libérales : moins d’embauches mais plus de CDI

La lecture du baromètre de l’U2P sur l’emploi dans les entreprises de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales pour le premier semestre montre des résultats encourageants, quelques signes d’inquiétudes et prend surtout un relief particulier compte tenu de l’actualité du gouvernement.

Côté positif, les CDI sont repartis « franchement à la hausse » au point d’être devenus les contrats majoritaires : ils ont concerné 54 % des embauches de janvier à juin, contre 45 % l’année dernière sur la même période. A l’inverse la part des CDD a reculé de 50 % à 41 %.

Si l’on considère l’ensemble des entreprises, la moyenne nationale pour les embauches ressort aux alentours de 15 % pour les CDI, le reste se répartissant entre CDD, intérim et apprentissage. Pour l’organisation patronale, le constat « démontre le rôle prépondérant de l’économie de proximité dans la création pérenne d’emplois partout sur le territoire ».

Cap sur l’apprentissage

Le commentaire n’est pas anodin à quelques semaines de l’ouverture d’une  négociation sur l’assurance-chômage qui s’annonce difficile . L’un des chapitres de la réforme portera sur l’abus des contrats très courts : le secteur de l’hôtellerie-restauration est pointé du doigt par les syndicats, au grand dam des employeurs.

Autre résultat encourageant, les intentions d’embauches en alternance (apprentissage ou professionnalisation) au second semestre sont en hausse de 6 points, à 21 %. Le hic, c’est que les intentions d’embauches, toutes formes confondues, devraient rester stables, à 11 %.

L’insuffisance d’activité ne concerne qu’un employeur sur quatre pour expliquer la volonté de ne pas embaucher. Les sept autres mettent purement et simplement en avant leur volonté de ne pas… augmenter leurs effectifs. Un niveau « élevé » qui, selon l’U2P, peut trouver sa source dans une forme d’inquiétude face à ce qui est perçu comme des « nouvelles contraintes » comme  le prélèvement de l’impôt par les entreprises  ou par « une forme de défiance à l’égard des politiques publiques ».

Absence de qualification

Ces inquiétudes se sont-elles déjà matérialisées ? Ou bien les entreprises de proximité ont-elles levé le pied après un millésime 2017 très riche en emploi ? Le fait est que la part des artisans ou libéraux ayant au moins un salarié qui ont embauché au premier semestre a baissé en un an de 6 points, à 22 %. La chute est plus prononcée dans l’hôtellerie-restauration (moins 9 points) même si ce secteur reste le premier recruteur devant les travaux publics.

En baisse de 7 points, le pourcentage d’entreprises ayant témoigné des difficultés à recruter s’en est ressenti logiquement. Les raisons de ces difficultés ne changent pas en revanche : les problèmes de qualification ou l’absence de candidature ressortent très loin devant le manque de motivation, le manque d’expérience, la pénibilité ou les contraintes géographiques ou horaires.

L’U2P en profite pour décocher une flèche sur le modèle français de formation initiale. « Ce déficit d’attractivité s’explique en partie par la priorité donnée à l’enseignement général, au détriment des métiers de l’économie de proximité où les opportunités sont pourtant plus nombreuses ». Là encore, le propos prend un relief particulier puisque le gouvernement a entrepris une  réforme profonde de l’apprentissage qui doit aider à  faire baisser le chômage .


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