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Assurance-chômage : la CFDT veut influer sur le document d’orientation

« Dans ce style de rencontre, il y a toujours une courtoisie qui fait qu’on est écouté ; la question est d’être entendu. » La méfiance restait de mise pour le secrétaire général de la CFDT, à l’issue d’une heure et demie d’entretien avec le Premier ministre. Laurent Berger était reçu dans le cadre  des réunions bilatérales  engagées par Edouard Philippe avec les partenaires sociaux à la suite du sommet social tenu à l’Elysée le 17 juillet. Il a de nouveau à cette occasion « appelé à des politiques sociales beaucoup plus assumées, et à des politiques de solidarité beaucoup plus fortes ».

« J’ai affirmé fortement auprès du Premier ministre notre ressenti négatif à l’égard de politiques menées à travers un prisme budgétaire et dont on ne voit pour l’instant pas le sens », a-t-il ajouté. Mais il a de nouveau exclu de s’associer à  la mobilisation lancée par la CGT et FO pour le 9 octobre  « qui a une finalité anti-gouvernementale »« La CFDT n’est ni pro ni anti gouvernement, ce qui nous préoccupe ce sont les travailleurs », a-t-il expliqué.

Concernant le plan pauvreté, le syndicaliste a réclamé « des mesures, des moyens et un discours empathique et non pas de culpabilisation ». Laurent Berger a par ailleurs pris acte sur l’assurance-chômage du fait que le Premier ministre l’avait assuré que « la seule logique ne serait pas budgétaire, même si la question du désendettement est posée ». Mais le syndicaliste a expliqué qu’il jugerait sur pièces, et en l’occurrence sur le contenu du document d’orientation que doit publier le gouvernement.

Formulation alambiquée

«  On veut être consulté, concerté [en amont de la rédaction de cette lettre qui va définir le cadre de la future négociation de convention d’assurance-chômage demandée par l’exécutif] et on nous a dit qu’on le sera », a-t-il noté avec satisfaction. Mais « si [ce document] ne nous convient pas, on dira très clairement si on pense qu’il faut ouvrir des négociations ou pas », a-t-il déclaré, dans une formulation alambiquée, manifestement soucieux de lancer un avertissement à l’exécutif mais sans le braquer alors qu’en son sein certains plaident pour que l’Etat reprenne en main l’assurance-chômage.

Réagissant à  la proposition faite par Geoffroy Roux de Bézieux dans « Les Echos » lundi d’un système à deux étages à l’image du dispositif de retraite base + complémentaire, Laurent Berger en a profité pour tacler son prédécesseur, Pierre Gattaz : « Que le patronat fasse des propositions et pas seulement des vociférations comme ces dernières années, ce n’est pas nous qui allons nous en plaindre ». Sur le fond, il a expliqué qu’il « n’est pas certain que le système socle + complémentaire soit la bonne solution », lui préférant une « meilleure articulation entre les dispositions régies par l’Etat et celles de l’assurance-chômage ». Mais, a-t-il surtout averti, « les partenaires sociaux auraient tort de démarrer les discussions sur des propositions préétablies ».


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