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François de Rugy ne veut pas du « statu quo » pour EDF

Moins d’une semaine après son arrivée à l’hôtel de Roquelaure, le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, rouvre le dossier du périmètre d’EDF. « Je ne suis pas pour le changement par principe, mais je pense que le statu quo n’est pas dans l’intérêt de l’Etat et de l’entreprise », a-t-il expliqué au « Monde ». « J’ai quelques idées sur la question. On en reparlera avec le Président, avec le Premier ministre, avec les principaux concernés », a-t-il précisé.

En novembre l’an dernier, son prédécesseur Nicolas Hulot avait lancé le sujet. «  L’architecture d’EDF est-elle la bonne pour répondre aux défis du XXe siècle ? », s’était autoquestionné le ministre dans le « Financial Times », indiquant qu’une « réflexion » était « en cours ». Emmanuel Macron avait évoqué l’idée, alors qu’il était ministre de l’Economie, de sanctuariser les activités nucléaires – « Nucléaire de France » -. Mais sans que cette réflexion n’aille très loin. 

Tous les scénarios

Actionnaire à 83,66 % d’EDF, l’Etat pointe fréquemment l’impact de la libéralisation du secteur de l’énergie, les deux-tiers des ventes d’électricité d’EDF (en volume) étant désormais exposés aux prix de marché, ce qui fait peser un risque sur la rentabilité d’EDF. En 2021, EDF devra aussi commencer à rembourser ses obligations hybrides, ce qui pourrait nécessiter de renforcer ses fonds propres. Enfin, l’électricien veut construire de nouveaux réacteurs nucléaires, mais avec une nouvelle régulation financière. Autant de dossiers complexes, et pour lesquels il faudra en outre tenir compte des règles européennes de la concurrence.

Tous les scénarios circulent, de la nationalisation « simple » des activités nucléaires à une séparation entre le nucléaire et les réseaux (Enedis et la participation dans RTE) d’un côté, à un autre schéma où cohabiteraient les énergies renouvelables et la distribution d’électricité (Enedis). « Tout cela est d’une complexité, il faudrait plusieurs années de toute façon », note un acteur du secteur. Les syndicats ont lancé leurs propres réflexions et consultent leurs adhérents.

« On tourne à vide »

A l’occasion des  résultats semestriels fin juillet , le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a assuré que « c’est le privilège de l’actionnaire majoritaire d’EDF, l’Etat Français, de regarder si la structure actuelle des actifs est optimisée afin de répondre aux attentes que l’Etat pourrait avoir au regard des missions d’EDF ». Mais pour l’instant, ni Matignon ni l’Elysée n’ont exprimé leur vision du sujet. « On tourne à vide », résume un acteur du secteur. 

Vidéo – Dossier EDF : « François de Rugy est un manoeuvrier, un cynique, en qui je n’ai aucune confiance » (Alexis Corbière, LFI)


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