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Plan santé : des assistants pour les médecins libéraux

Pour transformer tout le système de santé, et pas seulement l’hôpital, il va falloir structurer les soins de proximité. C’est l’ambition du plan que doit dévoiler Emmanuel Macron mardi. Parmi les annonces, la création d’un nouveau métier, celui d’assistant médical, subventions à l’appui. Selon nos informations, l’objectif est d’environ 500 recrues dès 2019, et de plusieurs milliers dans les années qui vont suivre.

Abonder le forfait structure

L’assistant médical vient en appui du médecin libéral. Il accueille les patients, se charge du secrétariat et des télétransmissions, et peut éventuellement prêter main-forte pour déshabiller un nourrisson, placer un patient sur la balance et sous la toise. « Les spécialités qui en ont le plus besoin sont surtout les médecins qui font de la consultation, généralistes, pédiatres, psychiatres, endocrinologues, rhumatologues… », explique Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux (CSMF). A contrario, les radiologues travaillent déjà avec des manipulateurs, les biologistes avec des laborantins, et les dentistes avec des assistants dentaires.

Créer des assistants médicaux est une demande récurrente de la profession, qui vient d’élaborer un référentiel de formation en un an, accessible aux aides-soignants. Pour aider les libéraux à payer ces salaires, le gouvernement devrait  abonder le forfait structure , créé par la convention médicale de 2016 pour inciter les professionnels libéraux à s’équiper et à s’organiser, et doté au maximum de 4.600 euros par médecin en 2019.

Il faudra plutôt autour de 50.000 euros par an pour embaucher, répètent les professionnels. Le gouvernement pourrait plutôt les encourager à se mettre à trois pour embaucher un assistant partagé en lui versant 15-16.000 euros chacun. Comme la négociation d’un avenant conventionnel sera longue, pour 2019, il est prévu de tirer sur les crédits des agences régionales de santé, voire sur le nouveau  fonds d’innovation organisationnelle .

En contrepartie, l’Assurance-maladie demanderait aux médecins de soigner plus de patients. « Prendre un assistant médical n’est possible que si l’on a une grosse demande de soins, et tous les médecins ne souhaitent pas augmenter leur productivité », met en garde Jacques Battistoni, le président du syndicat MG France. L’assistant médical pourrait selon lui  sauver les cabinets de groupe qui ne trouvent pas de remplaçant quand l’un des médecins prend sa retraite.

Puisque cette mesure doit renforcer l’accès aux soins, il y aura probablement des conditions de modération tarifaires. C’est déjà le cas chez les ophtalmologues, qui n’obtiennent d’aide pour recruter un orthoptiste qu’à condition d’être en secteur 1 (tarifs opposables) ou d’être signataires du contrat Optam qui leur interdit des dépassements d’honoraires importants.


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