Pas touche aux impôts !
Quand le feu démarre, il n’y a pas à tergiverser, on actionne l’extincteur. Emmanuel Macron a démenti Christophe Castaner , pris les risques afférents – confusion, fragilisation d’un proche, retour des couacs d’antan – pour la seule raison que l’essentiel était en jeu, ou du moins le plus inflammable à ses yeux : les impôts. Le traumatisme des Français reste trop vif pour prendre le risque de le réveiller. Successions, redevance, c’est donc « non » ! L’Elysée fait fuiter le courroux présidentiel dimanche soir, mandate Gérald Darmanin pour rappeler la ligne lundi matin, puis publie un communiqué dans la foulée. On ne touche plus aux impôts !
La phase sociale qu’installe le chef de l’Etat en cette rentrée n’a de crédibilité que si l’économie, et partant, la confiance de ses acteurs, n’est pas atteinte. Or cette confiance ne peut naître que dans la stabilité de la politique et le respect de la parole donnée, défend-il. Marcher droit donc, surtout quand les Français interrogés par les sondages semblent ne pas toujours comprendre le cap suivi et quand le président lui-même vient d’hésiter sur la retenue à la source .
« Arrêtez d’embêter les retraités »
Pour contrer Castaner et Nyssen, le chef de l’Etat avance l’argument des retraités. « Arrêtez de les embêter. J’assume de leur avoir demandé un effort, mais il ne faut plus lancer des rumeurs anxiogènes sans fondement », aurait-il expliqué dimanche à ses équipes. Ils ne sont pas les seuls concernés par ces deux impôts mais qu’importe, on ne touche plus aux retraités !
Car derrière le holà présidentiel, il y a aussi un rappel implicite à l’esprit du macronisme. La rentrée se fait sur le social mais ne doit pas lancer un concours d’idées de gauche. Attention à la fuite des électeurs venus de la droite (notamment les retraités).
Voilà Castaner averti. On lui reprochait de diriger un parti LREM coquille vide : les premières idées qu’il met sur la table sont aussitôt sabrées, et par le président. A moins que ce ne soit aussi la sanction d’une façon de faire. Une rentrée difficile n’autorise pas de prendre des libertés avec la hiérarchie bien comprise du quinquennat, signifie Emmanuel Macron. Toute initiative ministérielle ou partisane doit être validée par l’Elysée. Quand ils sont rares, c’est fou ce qu’un simple rappel à l’ordre peut délivrer comme messages…
Continuer à lire sur le site d’origine