EconomieÉconomie France

Assurance-chômage : Force ouvrière ira à la négociation

C’était, pour le nouveau numéro un de Force ouvrière une forme de baptême du feu.  Pascal Pavageau a réuni mercredi et jeudi son comité confédéral national (CCN), en quelque sorte le parlement de l’organisation, avec à l’ordre du jour la question très sensible de la participation à la négociation concédée par le gouvernement sur l’assurance-chômage. Il se présentait dans un climat interne pas vraiment apaisé.

Les couteaux sont toutefois restés dans les poches lors de ce CCN. Le leader syndical a su jouer habilement pour obtenir un consensus sur le sujet difficile de l’assurance-chômage. Le parlement de Force ouvrière a en effet acté dans une résolution votée à l’unanimité que « le CCN donne mandat au bureau confédéral pour rentrer en négociation sur la base des revendications portées par FO et selon un cadre fixé entre interlocuteurs sociaux, en toute indépendance vis-à-vis de ce que veut imposer le gouvernement ».

Quelques intervenants ont bien demandé que la délégation de la confédération quitte la table des négociations dès la première réunion, à l’image de ce qu’avait fait le syndicat en 2014, en  quittant la conférence sociale de François Hollande en 2014 , mais ce scénario a été rejeté.

La résolution se refuse à tenir compte des exigences posées par l’exécutif dans sa lettre de cadrage. La raideur de cette déclaration doit cependant être relativisée : en réalité, chacun des partenaires sociaux va faire son marché dans les desiderata du gouvernement et les reprendre à son compte dans la négociation. Mais on peut se demander si le négociateur de Force ouvrière, Michel Beaugas, disposera d’une réelle latitude de discussion.

« On a de réelles marges de négociation », affirme Pascal Pavageau aux « Echos. » Il cite la question du bonus-malus, dont le patronat ne veut pas, « la gestion et le maintien de l’équilibre financier » de l’Unedic, « le cumul emploi-allocations sous réserve que l’on ne stigmatise pas ceux qui gagnent 70 % de moins que le SMIC ».

« Nous avons une ligne rouge, qui me semble commune à toutes les organisations syndicales : le refus de toute dégressivité », prévient-il.

Après la décision de FO, ne manque plus, côté syndical, que la CGT. Elle annoncera sa décision la semaine prochaine mais on voit mal comment elle pourrait ne pas participer à la négociation.

Cependant, une chose est de réaliser le grand chelem pour ouvrir les négociations, une autre sera d’aboutir à un accord. Le gouvernement a donné aux partenaires sociaux jusqu’à la fin janvier pour y parvenir. Un rendez-vous du groupe paritaire politique de l’Unedic, où siègent tous les négociateurs, est prévu le 3 octobre.

Mais le démarrage de la négociation à proprement parlé aura lieu plus tard. Il s’agira d’abord de « se mettre d’accord sur les termes, la méthode et le contenu » des discussions, explique Pascal Pavageau, insistant sur les contacts en cours et à venir entre les numéros un du patronat et des syndicats.


Continuer à lire sur le site d’origine