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Les propos et comportements sexistes ou racistes sont fréquents dans le monde du travail

Pour sa 11e édition, le baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi du Défenseur des droits et de l’Organisation internationale du travail s’est penché sur un phénomène peu étudié : les propos et comportements sexistes,  homophobes , racistes, liés à la religion, handiphobes ou liés à l’état de santé.

De façon inquiétante, le phénomène est généralisé : le baromètre ne constate pas de différences sensibles d’exposition selon les catégories socioprofessionnelles, les secteurs d’activité ou encore entre public et privé. Il montre seulement que les travailleurs indépendants sont un peu moins touchés, mais c’est sans doute parce qu’ils travaillent plus souvent seuls.

Sur un échantillon représentatif de plus de 5.000 personnes, un quart a déclaré avoir subi des propos ou comportements hostiles sur les cinq dernières années. Ces atteintes sont jugées peu fréquentes par 20 % des travailleurs interrogés et a contrario très fréquentes par 5 % d’entre eux.

Une double voire triple peine

Les propos et comportements discriminants se concentrent sans surprise sur certaines populations : 33 % des personnes perçues comme non-blanches déclarent avoir subi des attitudes hostiles au travail contre 6 % des personnes perçues comme blanches. Certaines subissent une double voire triple peine. Ainsi, plus de la moitié des femmes de 18 à 44 ans perçues comme non-blanches ont été victimes d’attitude hostile au travail dans les cinq dernières années contre seulement 11 % des hommes de 35 à 44 ans perçus comme blancs.

Le sexisme est le plus fréquemment dénoncé avec 14 % de personnes l’ayant signalé.  Le phénomène #metoo a pu accroître la fréquence des signalements mais on ne dispose pas d’éléments de comparaison car l’enquête du Défenseur des droits est une première. Le racisme vient derrière, avec 9 %, puis la stigmatisation d’un handicap, de l’état de santé ou de la religion (5 %).

Zone grise

Le baromètre met en lumière une zone grise de discrimination qui ne concerne pas de faits pouvant être condamnés en justice mais des attitudes et actes « infralégaux » pénalisant néanmoins certains travailleurs. La situation la plus fréquemment dénoncée par les personnes ayant rapporté au moins une attitude hostile est celle d’une dévalorisation de leur travail, par exemple par l’attribution de tâches ingrates ou la sous-estimation de leurs compétences : 38 % en ont fait état dans l’enquête ; 22 % ont évoqué à la fois une dévalorisation du travail fourni et des propos et comportements stigmatisants ou discriminants.


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