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Midterms : les démocrates reprennent la Chambre des représentants, pas le Sénat

Même Trump ne sera pas parvenu à déjouer la malédiction des midterms. Les résultats préliminaires sont venus confirmer ce que les sondages annoncent depuis des semaines : le Sénat est demeuré républicain, et la Chambre a basculé du côté des démocrates.

Même si les résultats ne sont pas encore définitifs, les démocrates ont obtenu au moins 218 sièges à la Chambre des représentants, 26 de plus qu’avant le scrutin. Ce qui assure au parti la majorité dans cette chambre. Au Sénat, en revanche, le parti présidentiel a préservé ses 51 sièges mais le parti démocrate n’en a pour l’instant que 45.

Avant même le résultat définitif, Trump a appelé la chef de file des démocrates à la Chambre, Nancy Pelosi, pour la féliciter. « Succès incroyable ce soir, a tweeté Trump. Merci à vous tous ! ».

« Un Congrès démocrate va oeuvrer à des solutions qui nous rassemblent, car nous en avons tous assez des divisions », a déclaré Nancy Pelosi, la nouvelle figure de l’opposition avec laquelle Trump va devoir composer. Elle a promis de restaurer les « contre-pouvoirs constitutionnels ».

Grands favoris à la Chambre des représentants, les démocrates ont capitalisé sur la faible popularité du président, qui n’a jamais dépassé les 50 %, malgré une économie particulièrement dynamique. C’est dans les banlieues et zones périurbaines aisées, qui avaient soutenu le milliardaire en 2016, que les républicains étaient les plus menacés.

En Floride, Donna Shalala, ancienne membre de l’administration Clinton, l’a ainsi emporté face à « l’atout latino » des républicains, Maria Elvira Salazar, et Debbie Mucarsel-Powell a défait le député sortant Carlos Curbelo, l’un des plus critiques envers Donald Trump au « GOP ».

Trois sièges ont également basculé en Pennsylvanie, l’un des Etats les plus scrutés lors de cette soirée. Les démocrates se montrent confiants : ils pourraient gagner de nouveaux sièges dans l’Etat de New York, dont les bureaux de vote ont fermé tard, ainsi qu’en Californie.

Pas de vague bleue au Sénat

Au Sénat, le suspense n’aura pas duré très longtemps. Seule une vague bleue aurait pu faire basculer la majorité, mais elle n’a pas eu lieu. Le parti républicain devrait même conforter sa domination qui ne tenait jusqu’ici qu’à un fil (51-49). Il a en effet réussi à reprendre un siège dans l’Indiana. Dans cet Etat, Donald Trump l’avait largement emporté il y a deux ans. Le virage conservateur s’est confirmé : le sénateur démocrate sortant, Joe Donnelly, s’est incliné avec près de 12 points d’écarts face à Mike Braun, soutenu deux fois par le président américain ces derniers jours.

Dans le même temps, les démocrates ne sont pas parvenus à l’emporter dans les Etats qui pouvaient pencher à gauche. Malgré une résistance imprévue, le jeune Beto O’Rourke s’est incliné face à Ted Cruz, au Texas. Dans le Tennessee, la républicaine Marsha Blackburn est parvenue à garder le siège dans le camp conservateur et la sénatrice démocrate du Dakota du Nord, Heidi Heitkamp, a été battue. Selon les projections, le « GOP » pourrait avoir entre 52 et 55 sièges.

« Le programme du président ne va pas changer en fonction du parti qui est là », a insisté la porte-parole de Trump Sarah Sanders un peu avant les résultats, disant espérer que les démocrates « se mettent à table » pour « collaborer avec le président et résoudre les vrais problèmes ». « Nous voulons toujours faire quelque chose sur les infrastructures et certainement sur l’immigration », a-t-elle rappelé. Interrogée sur l’hypothèse d’une « vague bleue », elle a ironisé, affirmant constater « plutôt une vaguelette ».

Les démocrates ont par ailleurs emporté quelques victoires importantes dans la course des gouverneurs. Ils ont ainsi repris le Nouveau Mexique, l’Iowa, le Michigan et l’Illinois, mais ont échoué à gagner la Floride : dans une course symbole de l’Amérique de Trump, c’est le conservateur Ron DeSantis qui s’est imposé face au maire de Tallahassee, Andrew Gillum.

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