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Les départs en retraite de fonctionnaires s’accélèrent

L’effet retraite à 62 ans a pris fin pour les régimes de la fonction publique. Depuis 2017, les départs de fonctionnaires s’accélèrent, alors qu’ils avaient été ralentis par le décalage progressif de deux ans de l’âge minimum légal pour liquider ses droits – y compris pour les catégories dites « actives », qui doivent désormais attendre 57 ans (52 ans dans certains régimes spéciaux).

Le rapport annuel sur les pensions dans la fonction publique, qui vient d’être publié, fait état d’une augmentation de 9,5 % des liquidations pour les trois fonctions publiques et les ouvriers d’Etat, à 182.000 départs en 2017. En 2016, le flux n’avait crû « que » de 4,7 %. L’augmentation est encore plus vive hors réversions : les liquidations de droits directs grimpent de 11,1 %, avec 140.000 enregistrements.

« On revient ainsi vers les niveaux de départs en retraite de la période 2007-2011 dans la fonction publique d’Etat civile et la CNRACL [la caisse qui verse les pensions territoriales et hospitalières], après le creux provoqué à partir de 2012 par la réforme de 2010 », observent les rapporteurs. La progression est particulièrement forte à la CNRACL : +10,4 % réversions incluses, après +9,3 % en 2016. Ce régime est encore jeune, avec un âge moyen du cotisant de 46 ans et 1,73 cotisant par retraité (1,80 en 2016), mais il va arriver rapidement à maturité.

Cinq ans de plus pour le taux plein automatique

La réforme de 2010 n’a pas seulement reculé de deux ans l’âge minimum pour le privé comme le public. Elle a également mis en extinction les départs anticipés de parents de trois enfants dans la fonction publique.  Le « papy-boom » y a également été dilué par la réforme de 2003, qui a allongé la durée d’assurance requise, et mis en place progressivement une décote-surcote. Enfin, il est possible que la crise de 2008 ait conduit certains ménages à arbitrer pour le maintien de leur revenu d’activité plutôt que la jouissance d’une pension.

Le relèvement parallèle de deux ans de l’âge d’annulation de la décote décidé en 2010 continue cependant à modérer les départs de fonctionnaires. Ce n’est qu’en 2025 que le taux plein automatique passera à 67 ans pour les fonctionnaires sédentaires. A ce moment,  le futur régime universel de retraite verra le jour avec des conséquences encore inconnues sur l’âge effectif de départ.

A noter que 48 % des fonctionnaires civils d’Etat partent au titre de la catégorie sédentaire (âge légal à 62 ans). Dans la fonction publique territoriale, c’est 38 % des liquidations seulement, contre 40 % de départs anticipés pour carrières longues. Enfin, dans l’hospitalière, 62 ans est l’exception et non la règle, avec 44 % de catégories actives (âge légal à 57 ans) et 18 % de carrières longues.

Par conséquent, l’âge moyen de la retraite, en hausse de 3 mois en 2017, reste variable : il est de 61 ans et 4 mois pour l’Etat (civils), 61 ans et 5 mois pour les collectivités, et de 59 ans et 10 mois chez les hospitaliers.


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