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Aix-Marseille Université va hériter de plus d’un demi-milliard d’euros de patrimoine immobilier

Il a fallu quatre années d’inventaire au pôle de gestion du patrimoine d’Aix-Marseille Université (AMU) pour dresser l’historique et l’état des 834.000 mètres carrés de bâti dont il a la charge. « Nous disposons maintenant d’un système d’information qui nous permet de piloter précisément l’ensemble des données foncières et d’en valoriser chaque espace, à la prise électrique près », explique son responsable, Hervé Isar.

Cette étape achevée, l’université est prête au transfert de propriété des deux tiers des biens qu’elle gère pour l’Etat. La semaine dernière, elle en a acté le calendrier en préfecture : signature du « contrat de dévolution » début février, puis édition des actes notariés, par bloc ou par bien, d’ici à fin 2019. Le travail juridique est immense : éclaté sur 53 sites dans 10 villes allant de Marseille jusqu’à Gap, dans les Hautes-Alpes, le patrimoine compte pas moins de 308 bâtiments, dont 229 appartiennent à l’Etat (le solde étant propriété des collectivités territoriales). Valeur du lot : entre 500 et 750 millions d’euros.

80 millions pour l’entretien annuel

« Il y a là une extrême hétérogénéité de fonctions et de qualité. Jusqu’alors, nous n’avons fait qu’entretenir ces biens en parvenant parfois à convaincre l’Etat de modifier certaines affectations », poursuit Hervé Isar. Pour 500 millions d’euros investis dans le cadre du plan campus d’excellence, l’université a ainsi construit de nouveaux bâtiments sur le site scientifique de Luminy. Elle a également agrandi une cité universitaire et entièrement rénové la faculté de lettres d’Aix-en-Provence. Au programme : restructuration des circulations intérieures, création d’espaces extérieurs connectés, réduction de la taille des amphis, organisation d’open spaces de co-working et d’espaces de convivialité pour la vie étudiante… « En prenant possession de notre patrimoine, nous allons pouvoir réaliser ce travail partout où c’est nécessaire, sans avoir à négocier avec l’administration », poursuit le futur propriétaire.

Il sait où trouver les moyens financiers de ses ambitions. D’abord, dans la meilleure gestion des biens. Aujourd’hui, 80 millions d’euros sont dépensés chaque année pour l’entretien. En disposant d’une comptabilité propre, des économies d’échelle seront possibles, par exemple, pour remettre à niveau d’une traite l’ensemble des ascenseurs de l’ensemble des sites. L’université va aussi récupérer la totalité des sommes, contre la moitié aujourd’hui, en cas de vente d’un bien, comme récemment cet hôtel particulier aixois devenu trop cher à entretenir et inadapté à la formation. Elle réfléchit aussi à créer une cellule d’organisation événementielle pour louer ses nombreux espaces d’accueil à des fins de séminaires ou de congrès.

Nouvelle zone d’entreprise

Elle va enfin pouvoir valoriser son foncier : sur 2 millions de mètres carrés, une partie est encore disponible, soit pour anticiper l’augmentation du nombre d’étudiants, soit pour accueillir d’autres activités. Une zone intéresse particulièrement le service du patrimoine : elle est située au pied de l’hôpital nord de Marseille, où ses bâtiments sont particulièrement délabrés. En rasant l’ensemble, elle pourrait disposer là de 58.000 mètres carrés constructibles à proximité de l’aéroport pour abriter ses étudiants, des entreprises, des start-up, des laboratoires et pourquoi pas un hôtel pour les proches des patients hospitalisés. Reste à obtenir la modification du PLU.


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