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Détournement de fonds : le scandale planétaire « 1MDB » en trois questions

Cela aurait pu être le scénario d’un très bon film. Des milliards de dollars détournés par des responsables politiques au profit de leurs familles et de leurs riches amis. Avec la complicité de certaines grandes institutions financières.

Sauf que ce « scénario » est une histoire vraie : celle du fonds souverain malaisien « 1MDB », un scandale de corruption planétaire qui empoisonne depuis 2015 la vie du pays. Et qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Jeudi, l’ancien patron de Goldman Sachs , Lloyd Blankfein, a à son tour été rattrapé par cette affaire…

D’où vient le fonds « 1MDB » ?

Le Malaysia Development Berhad ou « 1MDB » est le fonds souverain malaisien. « 1MDB » a été créé en 2008 par le ministre des Finances malaisien de l’époque, Najib Razak. Il a pour objectif d’attirer des fonds et de développer le pays qui compte un peu plus de 30 millions d’habitants.

Dans le cadre de son activité, « 1MDB » a notamment investi des milliards dans des actions, des obligations et de l’immobilier. Ces investissements ont été effectués entre 2009 et 2015, année de l’éclatement du scandale. Le fonds est aujourd’hui endetté à hauteur de 10 milliards de dollars.

Que s’est-il passé ?

Après être devenu Premier ministre du pays en 2009, Najib Razak et certains autres politiques auraient détourné une partie des fonds de « 1MDB ». Au total, ce sont plus de 3,5 milliards de dollars qui auraient disparu, selon les autorités américaines, qui sont à l’origine de l’enquête.

Selon le département de la Justice des Etats-Unis, la majorité des fonds auraient été détournés vers des comptes personnels. Une partie d’entre eux a été placée dans l’achat de résidences de luxe, notamment à New York, dans l’acquisition d’oeuvres d’art et dans le financement de films hollywoodiens, comme « Le Loup de Wall Street ». La fondation de la star du film, Leonardo DiCaprio, aurait également touché des fonds.

Où en est l’enquête ?

Au moins dix pays  ont ouvert des enquêtes depuis le début de l’affaire. Mais c’est aux Etats-Unis, en Malaisie et en Suisse que les choses avancent le plus. L’ex-Premier ministre Najib Razak a été mis en examen en septembre, moins de quatre mois après la défaite de sa coalition aux élections. Sa femme et plusieurs de ses proches sont également visés.

Aux Etats-Unis, le ministère américain de la Justice vient d’annoncer le lancement de poursuites à l’encontre de  deux anciens banquiers de Goldman Sachs. En Suisse, le ministère public de la Confédération négocierait une condamnation avec deux anciens dirigeants de « 1MDB » et deux officiels émiratis impliqués dans les détournements.


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