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Le label Harmonia Mundi se tourne vers le live

« Nous avons créé notre premier festival en juin au couvent Saint-Césaire à Arles, avec quatre concerts donnés. C’était important pour nous ‘réancrer’ dans la ville. Et nous avons l’intention de passer à dix spectacles », confie Christian Girardin, directeur d’Harmonia Mundi, alors que le label arlésien a été racheté en 2015 par Pias, un distributeur belge de musique plutôt pop qui voulait se diversifier dans le classique.

« Le disque n’étant plus le vecteur principal de diffusion pour les artistes, nous devons nous diversifier. Il n’y a pas de crise de la musique mais du support, même si on constate un regain d’intérêt pour le vinyle ou le livre-CD chez les mélomanes », poursuit Christian Girardin. « Mais un CD se vend en moyenne à 5.000 exemplaires contre 8.000 il y a dix ans et 20.000 il y a vingt ans. Pour baisser nos coûts sans diminuer la qualité, nous nous tournons par exemple vers la coproduction d’enregistrements avec des ensembles musicaux tels que Pygmalion, Correspondances, Les Siècles », ajoute-t-il.

Chez Harmonia Mundi, le fonds de catalogue représente encore 50 % des ventes, mais il faut préparer l’avenir. « En France, on a la chance d’avoir un système de financement unique avec les sociétés civiles, le crédit d’impôt, qui nous aident à produire. Cela permet une créativité inégalée. Notre label est ainsi le premier producteur de nouveautés : 52 cette année, et autant de rééditions », relève encore le directeur du label.

Esprit de famille

Le chiffre d’affaires de l’entreprise arlésienne représente 3 millions d’euros (dont 60 % à l’international), derrière les majors Warner, Sony, Deutsch Grammophon. « Notre image est forte, notre label a ses fans, du baroque au XXe, et nous songeons à renforcer notre communauté grâce à la vente par correspondance, à la constitution d’un club, aux propositions live. Il y a chez nous un esprit de famille apprécié de nos clients, et nous voulons renforcer leurs liens avec les artistes », observe le dirigeant, qui multiplie les innovations comme les collections Stradivari autour des instruments anciens ou Harmonia Nova dédié aux jeunes talents.

« Nous avons recruté 24 nouveaux ensembles en cinq ans, c’est beaucoup. Nos enregistrements sont faits pour moitié dans notre studio à Berlin et pour moitié en France, notamment à La Courroie, une ancienne filature du Vaucluse transformée en résidence d’artistes, studios et salle de concert », précise Christian Girardin.

Si le classique reste un style apprécié plutôt des 50-60 ans, Harmonia Mundi compte profiter de son implantation à Arles pour toucher un public plus jeune et amateur d’art, via la fondation Luma pour qui il espère organiser des concerts, mais également avec l’Ecole nationale de la photographie ou encore le centre culturel d’Actes Sud, le Méjean, auquel le label propose déjà des événements.


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