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« Gilets jaunes » : les conséquences économiques prennent de l’ampleur

A un mois des fêtes de fin d’année et de la ruée des Français dans les commerces, les « gilets jaunes » font sonner l’alerte rouge. Les conséquences des blocages sur l’activité économique inquiètent. Une cellule de crise a été mise en place au ministère de l’Intérieur pour suivre les barrages sur les routes et les blocages d’entrepôts et de centres commerciaux. Il s’agit de faire en sorte que ces derniers puissent être levés par l’intervention des forces de l’ordre pour empêcher un impact trop important sur l’approvisionnement.

Parallèlement, Bercy a aussi mis en place une cellule de crise. D’ailleurs, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, réunira ce lundi les représentants du commerce et de l’artisanat pour faire un premier bilan de l’impact du mouvement des « gilets jaunes » sur les ventes et l’activité économique. Le Medef, les chambres de commerce et d’industrie, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et d’autres fédérations professionnelles y participeront. Le ministre a aussi demandé aux assureurs et à la Banque publique d’investissement, bpifrance, de se mobiliser pour venir en aide aux commerces qui « ne sont pas couverts aujourd’hui contre ce type de contrecoups liés aux manifestations ».

Baisses de chiffres d’affaires de l’ordre de 35 %

Car en attendant la levée des barrages, les conséquences, notamment dans le commerce, sont importantes . Si les chiffres pour le week-end tout juste écoulé ne sont pas encore connus, Jacques Creyssel, délégué général de la FCD, estime à 35 % la perte de chiffres d’affaires au cours du samedi 17 novembre, pertes qui ont continué au cours de la semaine dernière, même si la chute des ventes s’est ralentie. « Cest la combinaison de plusieurs facteurs, explique-t-il. Des magasins sont fermés à cause des blocages, les clients ne peuvent atteindre certains magasins en raison des barrages filtrants, ce qui pousse les consommateurs à ne pas sortir de chez eux, et des entrepôts sont bloqués, ce qui désorganise la chaîne d’approvisionnement des enseignes. » Le Conseil du commerce de France évalue la perte de chiffre d’affaires, le week-end du 17 et 18 novembre, à 30 % et a demandé à Bercy d’autoriser l’ouverture exceptionnelle des commerces tous les dimanches de décembre et de janvier pour ceux qui le souhaitent.

Cette fédération craint aussi la concurrence du commerce électronique. Le groupe Lucien Devaux aurait été confronté à une baisse de 70 % pour l’ensemble de ses magasins Armand Thierry situés dans les centres commerciaux au cours du week-end. Mais le commerce n’est pas la seule activité touchée. « En France, le transport des marchandises se fait majoritairement par la route et non le rail », explique Guillaume Alvarez, vice-président du groupe de mobilier de bureau Steel Case. « Les industriels comme nous sont donc plus impactés par les blocages des gilets jaunes que par une grève de la SNCF », souligne-t-il, faisant état de camions bloqués dans les Pyrénées. De même, les livraisons de produits L’Oréal sont très perturbées dans une dizaine de départements. Bref, à l’heure de la mondialisation et du « just in time » qui exige des stocks minimums, les blocages pourraient aussi avoir des conséquences néfastes pour l’industrie à terme.


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