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Hidalgo poussée à étendre la gratuité des transports à Paris

Les communistes bousculent Anne Hidalgo dans ses projets de gratuité des transports. Les alliés de la maire de Paris comptent introduire plusieurs amendements au budget 2019, qui sera voté la semaine prochaine par le Conseil municipal, pour accélérer le calendrier des  mesures de la future candidate socialiste . « La mobilisation des lycéens et des gilets jaunes montrent qu’il y a urgence à redonner du pouvoir d’achat aux jeunes. Nous proposons d’inscrire dès le budget prochain quelques mesures dans ce sens », indique Nicolas Bonnet, le président du groupe communiste. Ils s’appuient d’une part sur les mesures de  gratuité déjà mises en place par le président communiste du Val-de-Marne François Favier, mais aussi la gratuité offerte par Anne Hidalgo depuis cette année à 200.000 retraités parisiens modestes.

Moins de dix ans

Le projet prévoit d’ouvrir d’abord la gratuité aux parisiens de moins de 10 ans. Cette mesure, qui pourrait toucher jusqu’à 140.000 personnes, est jugée peu coûteuse, de l’ordre de 4 à 5 millions d’euros par an. Elle impliquerait toutefois une convention avec Ile-de-France Mobilité (IFM).

Les communistes proposent aussi de prendre en charge 50 % de la carte Imagin’R des collégiens, lycéens et étudiants de la capitale. Celle mesure déjà en place dans le Val-de-Marne implique que les 150.000 à 200.000 bénéficiaires demandent le remboursement à la ville. Comme Imagin’R offre déjà au jeune une carte à 350 euros par an, au lieu du double pour le Navigo, l’aide coûterait 17,5 euros par mois par personne. « C’est la mesure la plus chère, une vingtaine de millions d’euros, car c’est un manque à gagner pour IFM. Les étudiants prennent beaucoup les transports alors que les enfants vont à l’école à pied », relève Jacques Baudrier, élu PC à IFM et au Conseil départemental du Val-de-Marne.

Les communistes proposent d’autres mesures d’augmentation du pouvoir d’achat des parisiens modestes. Ils demandent au gouvernement la publication du décret rétablissant l’encadrement des loyers. Outre une aide sociale à l’alimentation durable de 200.000 euros, figurent un million d’euros de soutien aux départs en vacances des plus modestes et la création de 132 emplois à la mairie.

Enfin, le groupe PC propose d’étendre la gratuité à l’ensemble des 450.000 retraités, l’ouvrant donc aux retraités contribuables. La première tranche a coûté cette année 12 millions d’euros à la ville mais la seconde est plus difficile à évaluer, selon le seuil de ressources choisi et le taux de recours. « Les personnes les plus fatiguées n’y feront pas appel », estime Jacques Baudrier.

Dans l’entourage d’Anne Hidalgo, on maintient le calendrier initial, c’est-à-dire le rendu du rapport sur la gratuité au début d’année 2019. C’est sur cette base « scientifique » qu’elle compte prendre des décisions. Mais la mairie n’exclut pas une application dès l’an prochain : les collectivités ont la possibilité de voter un budget supplémentaire, rappelle-t-on rue de Lobau.


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