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Pourquoi les « gilets jaunes » auront du mal à créer une panique bancaire

Faute d’obtenir satisfaction sur  le référendum d’initiative citoyenne (RIC) , les gilets jaunes appellent à faire pression sur le gouvernement par le biais d’un « référendum des percepteurs »« Votre pouvoir, c’est l’argent qui est sur vos comptes. […] On va essayer de fixer un jour précis où tout le monde ira retirer une somme d’argent, le maximum qu’il peut retirer », explique Maxime Nicolle, l’une des figures du mouvement des gilets jaunes, dans  une vidéo postée sur Facebook . Le rendez-vous a été pris samedi matin. Ce « post », consacré pour l’essentiel à l’ex-boxeur professionnel Christophe Dettinger qui a frappé deux gendarmes samedi, a été vu près de 600.000 fois.

« Beaucoup de gens vont retirer leur argent des banques », prévient celui qui se fait appeler « Fly Rider » sur les réseaux sociaux. « Le pognon, on va le récupérer, c’est le nôtre, c’est légal, ce n’est pas violent, c’est notre argent et tous ceux qui en ont marre peuvent le faire », ajoute-t-il, rappelant l’initiative du footballeur  Eric Cantona .

Pousser à la faillite

L’ambition est claire : déstabiliser le système bancaire en déclenchant un « bank run ». Il s’agit d’un phénomène de panique où tous les clients d’un établissement récupèrent leurs économies. Privé de ses dépôts, l’établissement voit ses liquidités asséchées et, ne pouvant plus honorer ses engagements auprès de ses contreparties, fait faillite. Le « bank run » avait sonné le glas de la banque britannique Northern Rock au moment de la crise alors que sa solvabilité était mise en doute.

Le risque que le système bancaire soit secoué par un « bank run » volontaire des  gilets jaunes est toutefois beaucoup plus limité. Les dépôts des particuliers dans les établissements français s’élèvent à 1.439 milliards d’euros. Les dépôts à vue, les plus liquides, représentent à eux seuls 390 milliards d’euros. Pour réduire ces seuls dépôts à zéro, il faudrait que tous les Français retirent chacun plus de 5.800 euros.

Retraits plafonnés

Le risque est d’autant plus faible que les retraits au distributeur sont plafonnés à quelques centaines d’euros par jour pour des cartes bancaires classiques. Au-delà, il faut prendre rendez-vous. Les banques contactées par « Les Echos » disent d’ailleurs ne pas avoir prévu de mesures spéciales. A fin 2017, la France compte 55.810 DAB.

De plus, Maxime Nicolle appelle à utiliser les sommes retirées pour régler des achats auprès de petits commerçants. L’argent retournerait ainsi rapidement dans les banques…


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