Economie

La Métropole de Lyon consacre 10 M€ à un renforcement de son agriculture

La Métropole de Lyon va investir 10 millions d’euros sur le mandat dans une agriculture bio, en circuits courts, pour garantir son autonomie alimentaire, préserver ses terres et générer de l’emploi.

La preuve par le modèle. « Maréchal fraîcheur nous montre que des exploitations maraîchères importantes réussissent économiquement en optant pour le circuit court et le bio », a exposé lundi dernier Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, au siège de l’entreprise maraîchère, à Rillieux-la-Pape, où il présentait la stratégie agricole et alimentaire de la Métropole. Cette politique, dotée de dix millions d’euros sur le mandat, vise à « nourrir en bio et en local une population de 1,4 million d’habitants, en préservant l’eau, les terres et l’emploi ».

Maîtriser le foncier

Face à l’enjeu urbanistique – « 900 hectares de terres agricoles ont disparu dans la métropole entre 2007 et 2017 », pointe Jérémy Camus, vice-président délégué à l’agriculture, l’alimentation et la résilience du territoire – , la collectivité doit acheter pour deux millions d’euros de terres agricoles (elle possède déjà 300 ha cultivées) et « sanctuariser ce foncier », via le PLUH (qui devrait bientôt redonner 60 ha à l’agriculture) et, « une protection plus forte », selon Jérémy Camus, en consacrant 3,5 M€ à étendre la surface en Protection des espaces naturels et agricoles périurbains (Penap).

Incubateur et ferme semencière

Parallèlement, la métropole veut aider les agriculteurs à se loger et à s’installer, en créant bientôt à Vaulx-en-Velin un incubateur de paysans sur 300 ha des terres du Velin, « un espace où de futurs agriculteurs trouveront du foncier, de l’équipement et un accompagnement, pour tester leur activité ». La majorité écologiste déploie aussi 1 M€ pour développer l’agriculture biologique. Il soutient notamment le centre ressource de botanique appliquée (CRBA) dans sa recherche de semences de plantes résistantes au changement climatique.

Dans ce sens, une première ferme semencière doit bientôt être créée, à Charly, pour produire à plus grande échelle des graines bio et résilientes pour la production locale. De la graine à la distribution en circuit court, l’objectif est « de renforcer l’autonomie alimentaire des grands Lyonnais, qui n’est que de 5 % (95 % de leur consommation est importée, générant en outre 1,2 million de tonnes de CO2), de lutter contre la précarité alimentaire et de créer une dynamique pour le bio et le local, notamment via la commande publique ». Dans la deuxième partie du mandat, une régie agricole métropolitaine devrait être créée. Elle approvisionnera notamment les 81 cantines des collèges. Avec un objectif, d’ici la fin du mandat : 100 % de produits bio et 50 % de produits locaux dans les assiettes.

RSE
Commune
MÉTROPOLE DE LYON (GRAND LYON)